BEIJING, 26 décembre (Xinhua) -- L'année 2021 est toujours plongée dans la pandémie de COVID-19. Dans ce contexte, la Chine a cependant connu un essor de son commerce ferroviaire avec l'Europe grâce au fret du train Chine-Europe. Parallèlement, le chemin de fer Chine-Laos mis en service en décembre renforce le lien entre les pays de l'ASEAN et leur plus grand partenaire commercial. Ils constituent tous deux une partie importante de l'interconnectivité multinationale dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), contribuant à l'amélioration de la chaîne d'approvisionnement mondiale.

LIGNE DE SANTE ET DE CADEAUX

La veille de Noël, alors que les habitants de l'Europe et des Etats-Unis risquent de ne pas pouvoir recevoir leurs cadeaux de Noël à temps en raison du blocage des envois maritimes, les trains Chine-Europe en provenance de différentes régions expédient des produits vers l'Europe sans retard.

Cette année marque le 10e anniversaire du lancement des trains de fret Chine-Europe. Fin octobre dernier, la ligne ferroviaire Chine-Europe avait lancé 73 itinéraires opérationnels, atteignant 175 villes dans 23 pays européens et transportant plus de 50.000 types de marchandises.

Pendant la pandémie, le nombre de trains express Chine-Europe ainsi que le volume de fret n'ont cessé de battre de nouveaux records. Les informations de la Commission nationale pour le développement et la réforme (CNDR) de la Chine montrent que de janvier à novembre de cette année, le service ferroviaire reliant les deux parties a exploité 13.817 trains, transportant 1,332 million d'équivalents vingt-pieds (EVP), soit une augmentation de 23% et 30% par rapport à l'année 2020. A la fin du mois de novembre, le nombre cumulé de matériel anti-épidémique transporté par le train Chine-Europe a atteint 13,43 millions de pièces et 103.000 tonnes.

"La Chine est très importante pour la chaîne d'approvisionnement mondiale. Et dans la plupart des cas, c'est plus rapide (que le transport maritime). Par conséquent, c'est une possibilité utile d'utiliser le train, et c'est fiable", a témoigné Axel Mattern, co-directeur général de Port of Hamburg Marketing.

Selon la société de logistique mondiale MEDILINK, le tarif de fret initial du réseau ferroviaire Chine-Europe est souvent deux tiers plus élevé que celui de fret maritime, mais le prix actuel est très compétitif. Selon un transitaire, à l'heure actuelle, le taux de fret du train Chine-UE est presque le même que celui du transport maritime, mais il ne faut que 15 jours pour que s'effectue le voyage en train, ce qui représente moins de la moitié du temps d'expédition maritime.

CLE POUR LA CONNECTIVITE TRANSASIATIQUE

Le 3 décembre, le chemin de fer Chine-Laos a été officiellement mis en service, marquant une étape cruciale pour le réseau ferroviaire transasiatique, qui se prépare depuis plus d'un demi-siècle. Depuis, le trajet de Vientiane à la frontière avec la Chine a été réduit de 2 jours à 3 heures, et celui jusqu'à Kunming, dans la province chinoise du Yunnan, peut être effectué dans la même journée.

Dans un entretien accordé à l'agence de presse Xinhua, le directeur général adjoint du département des transports ferroviaires au ministère thaïlandais des Transports, Pichet Kunadhamraks, a déclaré : "Le chemin de fer Chine-Laos est propice à la promotion du développement des zones qui sont situées le long de la ligne. Les pays de la région du Grand Mékong, y compris la Thaïlande, le Laos et la Chine, bénéficieront du commerce, des produits agricoles, des produits de consommation, des investissements et du tourisme".

Le rapport de la Banque mondiale a indiqué que le chemin de fer Chine-Laos devrait réduire les coûts de transport entre Vientiane et Kunming de 40% à 50% ; les coûts de transport du port de Laem Chabang en Thaïlande à Kunming devraient baisser d'au moins 32%. On estime que d'ici 2030, le volume annuel de marchandises commerciales en transit via la section Laos du chemin de fer Chine-Laos atteindra 3,9 millions de tonnes.

Cette année coïncide avec le 30e anniversaire de l'établissement des relations de dialogue entre la Chine et l'ASEAN. Les deux parties font avancer l'ICR et le Plan directeur sur la connectivité de l'ASEAN 2025. Le 1er janvier 2022, l'Accord régional de partenariat économique global (RCEP) entrera officiellement en vigueur. Le projet de train à grande vitesse Jakarta-Bandung en coopération entre la Chine et l'Indonésie est également entré dans le compte à rebours de l'ouverture au trafic. Des experts estiment que l'ICR entraînera la construction du réseau ferroviaire transasiatique et favorisera la connectivité régionale.

ROUTE DE DEVELOPPEMENT

A la mi-juin de cette année, une cérémonie de construction a eu lieu pour la section Ithaca-Mwanza du chemin de fer à écartement standard de la ligne centrale de Tanzanie, construite sous contrat avec une entreprise chinoise. Après l'achèvement de ce projet, il deviendra un canal important menant à l'océan Indien et reliant la Tanzanie, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et d'autres pays. Il est d'une grande importance pour promouvoir le développement économique des pays de la région et pour améliorer les conditions de vie des populations.

Du chemin de fer Tanzanie-Zambie construit dans les années 1970s, aux chemins de fer djibouto-ethiopien et Mombasa-Nairobi, et encore au nouveau chemin de fer à voie standard de la ligne centrale de Tanzanie, les efforts conjoints de la Chine et de l'Afrique ont créé des emplois, des occasions de faire du commerce et un meilleur environnement d'investissements, en contribuant à la prospérité des localités concernées ainsi qu'à l'amélioration des conditions de vie des habitants locaux.

Jusqu'au 16 décembre, la Chine a signé plus de 200 documents de coopération pour la construction conjointe de l'ICR avec 145 pays et 32 organisations internationales, dont la plupart portaient sur la connectivité de transport. Des institutions financières telles que la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) et le Fonds de la route de la soie proposées par la Chine ont élargi les canaux de financement pour la construction d'infrastructures.

Selon Bambang Suryono, président du Centre d'études sur l'innovation en Asie, un think-tank indonésien, pour de nombreux pays, l'une des principales raisons pour lesquelles il est difficile d'échapper à la pauvreté est la faiblesse des infrastructures de transport. A cet égard, la réussite de la Chine peut donner un exemple. Fin