Un sommet pour la démocratie ou la suprématie ? (COMMENTAIRE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-12-03 à 00:35

BEIJING, 2 décembre (Xinhua) -- Trente ans après la fin de la Guerre froide, le monde risque une fois de plus d'être divisé alors que les Etats-Unis tracent une séparation entre "nous" et "eux" en grande fanfare avec l'organisation d'un soi-disant "sommet pour la démocratie".

Washington assure que cette réunion a pour objectif de promouvoir les valeurs communes à toute l'humanité. Est-ce vraiment le cas ? Il suffit de se pencher sur la manière dont est organisé le sommet et sur les sujets qui y seront réellement abordés. Toute personne sensée peut facilement voir au-delà de cette façade : cet événement ne consiste absolument pas à améliorer la démocratie mais à maintenir la suprématie des Etats-Unis au niveau mondial.

Sans surprise, la Chine et la Russie, qui ont leurs propres pratiques démocratiques au lieu de suivre le modèle américain, ne figurent pas sur la liste des pays invités. Cela reflète le but géopolitique de Washington qui consiste à utiliser la démocratie en tant qu'outil plutôt que comme une fin en soi. Pour dire les choses plus directement, les Etats-Unis tentent de réprimer ceux qu'ils considèrent comme leurs adversaires au nom de la défense de la démocratie.

Dans un monde où l'ensemble de la race humaine partage un même avenir, cette réunion orientée vers un jeu à somme nulle ne peut rien faire d'autre que semer la discorde. En créant des cliques exclusives et en fomentant une confrontation idéologique, les Etats-Unis manipulent les valeurs communes de l'humanité au service de leurs propres projets hégémoniques.

Il n'est pas étonnant que la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ait critiqué les Etats-Unis pour avoir encore une fois cherché à fonder un club d'intérêts afin d'entrer en confrontation avec les pays qui maintiennent une indépendance stratégique à l'égard de l'Occident et ont leur vision souveraine sur un ordre mondial équitable.

Une autre preuve de la nature géopolitique de ce sommet est l'invitation de la province insulaire chinoise de Taiwan. Jouer la "carte de Taiwan" est un stratagème auquel les Etats-Unis recourent régulièrement pour contenir la Chine. Bien entendu, Washington ne laissera pas passer cette occasion en or sans rejouer une fois de plus cette carte.

Pourtant, comme l'a souligné un article récemment publié par l'Institution Brookings, les ambitions géopolitiques du sommet de rassembler une coalition mondiale pour "contrer la montée en puissance de la Chine et les agressions continues de la Russie" sont vouées à l'échec.

Au lieu d'échanger des points de vue sur les diverses pratiques démocratiques dans différentes régions du monde et de discuter de la manière d'améliorer la démocratie au sein des frontières d'un pays donné, la réunion à venir portera en fait sur la défense contre le soi-disant "autoritarisme", l'un des trois principaux thèmes annoncés par la Maison Blanche.

Les deux autres sujets seront "la lutte contre la corruption" et "la promotion du respect des droits de l'Homme". Au vu de l'historique accablant d'abus des Etats-Unis envers les concepts de "lutte contre la corruption" et de "protection des droits de l'Homme", cette superpuissance ne considérera sûrement pas le sommet comme une occasion de réfléchir aux failles enracinées dans la démocratie à l'américaine mais comme une nouvelle opportunité de montrer les autres du doigt, en particulier ceux que les Etats-Unis estiment être des menaces à la poursuite de leur domination mondiale.

En réalité, le soi-disant "sommet pour la démocratie" n'est qu'une nouvelle page ajoutée à la longue histoire américaine d'utilisation de la démocratie à des fins géopolitiques. Le pays prône la démocratie et se targue d'en être un modèle. Dans les faits, il souhaite appliquer une hiérarchie internationale, monopoliser l'interprétation de la démocratie et s'efforcer de conserver sa position dominante dans le monde.

C'est pour cette raison que quand Washington considère un certain pays comme une menace et cherche à renverser son gouvernement, la démocratie devient l'un des prétextes qu'il utilise le plus fréquemment pour agir comme bon lui semble. C'est ce qu'il s'est passé dans de nombreuses régions du monde, y compris avec les troubles de grande ampleur qui ont secoué le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au début des années 2010.

Ces faits constituent la preuve vivante que sous l'étendard vigoureusement brandi de la "démocratie" se cache l'obsession malsaine de Washington pour la politique du pouvoir et la suprématie sur les autres, qui va à l'encontre de la tendance du développement humain vers la paix et l'équité.

Washington doit sortir de son délire hégémonique. L'hégémonie en guise de démocratie est un poison pour les Etats-Unis et est destructrice pour le monde. Si l'unique superpuissance mondiale souhaite réellement promouvoir la démocratie, sa meilleure contribution serait de procéder à une introspection et de corriger son propre système démocratique chaotique et dysfonctionnel. Fin

 
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Un sommet pour la démocratie ou la suprématie ? (COMMENTAIRE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-12-03 à 00:35

BEIJING, 2 décembre (Xinhua) -- Trente ans après la fin de la Guerre froide, le monde risque une fois de plus d'être divisé alors que les Etats-Unis tracent une séparation entre "nous" et "eux" en grande fanfare avec l'organisation d'un soi-disant "sommet pour la démocratie".

Washington assure que cette réunion a pour objectif de promouvoir les valeurs communes à toute l'humanité. Est-ce vraiment le cas ? Il suffit de se pencher sur la manière dont est organisé le sommet et sur les sujets qui y seront réellement abordés. Toute personne sensée peut facilement voir au-delà de cette façade : cet événement ne consiste absolument pas à améliorer la démocratie mais à maintenir la suprématie des Etats-Unis au niveau mondial.

Sans surprise, la Chine et la Russie, qui ont leurs propres pratiques démocratiques au lieu de suivre le modèle américain, ne figurent pas sur la liste des pays invités. Cela reflète le but géopolitique de Washington qui consiste à utiliser la démocratie en tant qu'outil plutôt que comme une fin en soi. Pour dire les choses plus directement, les Etats-Unis tentent de réprimer ceux qu'ils considèrent comme leurs adversaires au nom de la défense de la démocratie.

Dans un monde où l'ensemble de la race humaine partage un même avenir, cette réunion orientée vers un jeu à somme nulle ne peut rien faire d'autre que semer la discorde. En créant des cliques exclusives et en fomentant une confrontation idéologique, les Etats-Unis manipulent les valeurs communes de l'humanité au service de leurs propres projets hégémoniques.

Il n'est pas étonnant que la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ait critiqué les Etats-Unis pour avoir encore une fois cherché à fonder un club d'intérêts afin d'entrer en confrontation avec les pays qui maintiennent une indépendance stratégique à l'égard de l'Occident et ont leur vision souveraine sur un ordre mondial équitable.

Une autre preuve de la nature géopolitique de ce sommet est l'invitation de la province insulaire chinoise de Taiwan. Jouer la "carte de Taiwan" est un stratagème auquel les Etats-Unis recourent régulièrement pour contenir la Chine. Bien entendu, Washington ne laissera pas passer cette occasion en or sans rejouer une fois de plus cette carte.

Pourtant, comme l'a souligné un article récemment publié par l'Institution Brookings, les ambitions géopolitiques du sommet de rassembler une coalition mondiale pour "contrer la montée en puissance de la Chine et les agressions continues de la Russie" sont vouées à l'échec.

Au lieu d'échanger des points de vue sur les diverses pratiques démocratiques dans différentes régions du monde et de discuter de la manière d'améliorer la démocratie au sein des frontières d'un pays donné, la réunion à venir portera en fait sur la défense contre le soi-disant "autoritarisme", l'un des trois principaux thèmes annoncés par la Maison Blanche.

Les deux autres sujets seront "la lutte contre la corruption" et "la promotion du respect des droits de l'Homme". Au vu de l'historique accablant d'abus des Etats-Unis envers les concepts de "lutte contre la corruption" et de "protection des droits de l'Homme", cette superpuissance ne considérera sûrement pas le sommet comme une occasion de réfléchir aux failles enracinées dans la démocratie à l'américaine mais comme une nouvelle opportunité de montrer les autres du doigt, en particulier ceux que les Etats-Unis estiment être des menaces à la poursuite de leur domination mondiale.

En réalité, le soi-disant "sommet pour la démocratie" n'est qu'une nouvelle page ajoutée à la longue histoire américaine d'utilisation de la démocratie à des fins géopolitiques. Le pays prône la démocratie et se targue d'en être un modèle. Dans les faits, il souhaite appliquer une hiérarchie internationale, monopoliser l'interprétation de la démocratie et s'efforcer de conserver sa position dominante dans le monde.

C'est pour cette raison que quand Washington considère un certain pays comme une menace et cherche à renverser son gouvernement, la démocratie devient l'un des prétextes qu'il utilise le plus fréquemment pour agir comme bon lui semble. C'est ce qu'il s'est passé dans de nombreuses régions du monde, y compris avec les troubles de grande ampleur qui ont secoué le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au début des années 2010.

Ces faits constituent la preuve vivante que sous l'étendard vigoureusement brandi de la "démocratie" se cache l'obsession malsaine de Washington pour la politique du pouvoir et la suprématie sur les autres, qui va à l'encontre de la tendance du développement humain vers la paix et l'équité.

Washington doit sortir de son délire hégémonique. L'hégémonie en guise de démocratie est un poison pour les Etats-Unis et est destructrice pour le monde. Si l'unique superpuissance mondiale souhaite réellement promouvoir la démocratie, sa meilleure contribution serait de procéder à une introspection et de corriger son propre système démocratique chaotique et dysfonctionnel. Fin

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