Portrait : Xi Jinping, l'homme qui conduit le PCC pour un nouveau périple

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-11-06 à 09:14

BEIJING, 6 novembre (Xinhua) -- Tout au long de 2021, une année spéciale dans l'histoire de la Chine, l'emploi du temps de Xi Jinping a été chargé.

Au cours des derniers mois, il a prononcé un discours lors d'une cérémonie marquant le centenaire du Parti, a annoncé la réalisation d'une société modérément prospère à tous égards, a inspecté le Tibet, s'est entretenu avec des astronautes travaillant dans la première station spatiale chinoise, a assisté à des réunions en ligne des Nations unies et a eu des entretiens téléphoniques ou vidéo avec des dirigeants du monde entier, dont le président russe Vladimir Poutine et le président américain Joe Biden.

La semaine prochaine, M. Xi, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), assistera à une session plénière du Parti de haut niveau -- la sixième session plénière du 19e Comité central du PCC. Un document historique sera présenté lors de cette importante réunion : la résolution sur les principales réalisations et l'expérience historique des cent ans d'efforts du PCC.

Peu de partis politiques dans le monde peuvent se targuer d'avoir une histoire aussi longue et une période ininterrompue de gouvernance de l'Etat. Le PCC dirige la Chine depuis 72 ans. Actuellement, M. Xi est le noyau de la direction du PCC. Avant lui, des générations de direction collective centrale avaient traversé les décennies avec Mao Zedong, Deng Xiaoping, Jiang Zemin et Hu Jintao comme principaux représentants.

Depuis qu'il a été élu secrétaire général du Comité central du PCC en novembre 2012, M. Xi a été considéré comme un homme de détermination et d'action, un homme aux pensées et aux sentiments profonds, un homme qui a reçu un héritage mais ose innover et un homme qui a une vision prospective et qui s'engage à travailler sans relâche.

Sous sa direction, la Chine est en train de devenir un pays puissant, et est en train d'entrer dans une ère de puissance, selon Channel News Asia.

Durant ce nouveau périple, M. Xi est sans aucun doute la figure centrale qui trace le cours de l'histoire. Comment va-t-il diriger le Parti face aux opportunités et aux défis ? Comment ramènera-t-il la Chine sur le devant de la scène mondiale ? Aujourd'hui, le monde observe M. Xi avec autant d'attention qu'il y a neuf ans.

MARCHER AVEC LE PEUPLE

En septembre, lors d'une inspection du village de Gaoxigou, dans la province du Shaanxi (nord-ouest), M. Xi s'est arrêté dans les champs pour examiner les cultures et discuter avec des villageois travaillant dans les champs. M. Xi a fait l'éloge des réalisations locales en matière de lutte contre la pauvreté. Gaoxigou était autrefois un village pauvre, aujourd'hui, il est prospère grâce aux efforts incessants des cadres et des villageois.

C'est en 1974, à Liangjiahe, dans le Shaanxi, à environ 150 km de Gaoxigou, que M. Xi a adhéré au Parti. Il n'avait que 15 ans lorsqu'il est arrivé à Liangjiahe en 1969 en tant que "jeune instruit". Il passera les sept années suivantes à vivre dans le petit village du plateau de Loess rural; à la fin de sa journée de travail, il retourne dans sa maison troglodyte primitive et dort sur un simple lit d'argile. Il lui faudra 38 ans et de multiples affectations à différents niveaux de la hiérarchie du Parti pour être élevé au plus haut poste.

Après son adhésion au PCC, M. Xi est devenu secrétaire de la cellule du Parti de Liangjiahe. Un de ses collègues du village a confié que M. Xi "travaillait consciencieusement, avait de nombreuses idées et pouvait unir le peuple et les cadres".

Se souvenant de son séjour dans ce village pauvre, M. Xi a noté que ce qu'il souhaitait plus que tout était de permettre aux villageois "d'avoir de la viande dans leur assiette".

Pour améliorer la vie de ceux qui vivaient dans cette communauté, M. Xi a lancé divers projets, notamment des puits, des champs en terrasses et des fosses génératrices de méthane. Ces projets allaient avoir un impact considérable sur la vie, le travail et les attitudes des villageois.

Durant son temps libre, le jeune Xi dévore autant de livres qu'il peut. Il a notamment lu trois fois Le Capital, ses réflexions sur cette œuvre fondatrice ont rempli 18 carnets.

Son père, Xi Zhongxun, faisait partie de la première génération de dirigeants centraux du PCC. Xi Jinping a souvent évoqué la sagesse que lui a transmise son père. Inspiré par un livre scolaire qu'il aimait beaucoup, il a décidé de porter le flambeau révolutionnaire dès son plus jeune âge.

En 1975, M. Xi a été admis à la prestigieuse université Tsinghua à Beijing. Après avoir obtenu son diplôme, il a d'abord travaillé à la direction générale de la Commission militaire centrale avant de rejoindre Zhengding, un district de la province septentrionale du Hebei, en 1982.

Se souvenant du déplacement à Zhengding, M. Xi a déclaré qu'il s'était porté volontaire pour travailler au niveau de la base, parmi le peuple. Il a dit qu'il voulait "aimer le peuple comme il aime ses parents".

Après Zhengding, la carrière politique de M. Xi l'a conduit dans les provinces côtières du Fujian et du Zhejiang et dans la métropole de Shanghai. Partout où il est allé, ses liens étroits avec le peuple étaient remarquables. Il a rédigé des essais sincères à la mémoire de ses amis et collègues décédés à Zhengding. Il a utilisé son propre argent pour aider à financer le traitement médical d'un villageois de Liangjiahe.

L'intérêt de M. Xi pour le peuple se manifeste dans tous les aspects de son travail. Zhang Hongming, l'un de ses collègues du Zhejiang, se souvient encore de l'attitude et de l'éthique de travail de M. Xi lorsque la province a été frappée par des typhons.

"Même si neuf de nos dix évacuations ne servent à rien, nous devons quand même le faire pour assurer la sécurité absolue de la population", a indiqué Zhang Hongming en se souvenant des instructions de M. Xi.

La philosophie de M. Xi, centrée sur le peuple, explique pourquoi il a ordonné des efforts inébranlables pour sauver la vie des gens à tout prix pendant l'épidémie de COVID-19, a déclaré Liu Jingbei, professeur à la China Executive Leadership Academy de Pudong, à Shanghai.

En 2007, M. Xi est retourné à Beijing pour siéger au Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC, puis est devenu vice-président chinois. Il a supervisé des domaines tels que l'édification du Parti, le travail d'organisation, les affaires de Hong Kong et de Macao, et les préparatifs des Jeux olympiques de Beijing 2008.

A l'âge de 59 ans, M. Xi a été élevé au poste le plus élevé du Parti en novembre 2012. Environ un mois plus tard, il a bravé le froid de l'hiver pour rendre visite à des villageois pauvres dans le Hebei. Assis avec eux, M. Xi leur a demandé quels étaient leurs revenus, s'ils avaient suffisamment de nourriture et assez d'édredons et de charbon pour être au chaud pendant l'hiver. M. Xi a raconté que son cœur s'est brisé lorsqu'il a vu que certains villageois avaient encore du mal à joindre les deux bouts.

CONSOLIDER LE PARTI

L'année 2021 est également la neuvième année de la campagne anticorruption particulière à M. Xi, la plus étendue de l'histoire de la Chine. Elle ne montre aucun signe de relâchement.

Plus de 20 cadres de haut rang dans le secteur financier ont été sanctionnés ou ont fait l'objet d'une enquête depuis cette année. Au cours des 30 derniers jours, un ancien cadre d'échelon ministériel dans l'appareil d'application de la loi du gouvernement central a fait l'objet d'une enquête, et un autre a été sanctionné.

Au moment où M. Xi a été élu secrétaire général du Comité central du PCC, la Chine était déjà la deuxième plus grande économie du monde. Pourtant, elle était confrontée à des défis internes.

"Les faits prouvent que si nous laissons la corruption se répandre, elle finira par entraîner la destruction d'un parti et la chute d'un gouvernement", a averti M. Xi.

Au cours des neuf dernières années, plus de 400 cadres d'échelon ministériel ou supérieur ont été sanctionnés ou ont fait l'objet d'une enquête, dont un ancien membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC et deux anciens vice-présidents de la Commission militaire centrale. Entre 2014 et 2020, plus de 8.300 fugitifs ont été rapatriés de plus de 120 pays et régions.

"Dans un moment critique, M. Xi a renversé le courant", a déclaré l'éditorial d'un média étranger.

M. Xi a ordonné des efforts pour "enfermer le pouvoir dans la cage réglementaire". Il a également pris l'initiative de créer la Commission nationale de supervision. Après la réforme de la supervision, tous les employés du secteur public ont été mis sous surveillance.

En tant que secrétaire général du Comité central du PCC, M. Xi a mené des efforts pour formuler et réviser environ 200 règlements internes du Parti. Il a également lancé cinq campagnes d'éducation à l'échelle du Parti pour affermir les idéaux et les convictions des membres du Parti et s'assurer qu'ils agissent efficacement et à l'unisson.

M. Xi attache également une grande importance à la démocratie au sein du Parti. Les commentaires sollicités des membres du PCC sont désormais intégrés dans tous les rapports du Congrès national du Parti, les documents examinés lors des sessions plénières, ainsi que les principaux documents, décisions et politiques de réforme du Parti.

En juin de cette année, le nombre de membres du PCC a augmenté à 95 millions, soit 10 millions de plus que la population de l'Allemagne. Selon les experts en affaires chinoises, le Parti est devenu plus concis, plus pur et plus puissant.

Xi Jinping bénéficie d'un soutien plus important que jamais au sein du PCC, déclare Neil Thomas, un observateur de la Chine.

En 2016, la sixième session plénière du 18e Comité central du PCC a établi le statut de M. Xi comme noyau dirigeant du Comité central du PCC et de l'ensemble du Parti.

Sans un noyau dirigeant fort, le PCC aurait du mal à unifier la volonté de l'ensemble du Parti ou à construire la solidarité et l'unité entre les populations de tous les groupes ethniques. Il ne serait pas en mesure d'accomplir quoi que ce soit ou de mener à bien ses "grandes luttes avec de nombreuses nouvelles caractéristiques historiques", estime Wang Junwei, chercheur à l'Institut de recherche sur l'histoire du Parti et les documents relevant du Comité central du PCC

En octobre 2017, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère a été officiellement établie lors du 19e Congrès national du PCC. Cette pensée a été inscrite dans les Statuts du PCC et dans la Constitution de la Chine.

Comme Mao Zedong et Deng Xiaoping, M. Xi a fait progresser l'adaptation du marxisme au contexte chinois et l'a maintenu pertinent, indique Xin Ming, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC (Académie nationale de gouvernance).

RENDRE LA CHINE PUISSANTE

Après la Guerre de l'opium de 1840, la Chine a été progressivement réduite à une société semi-coloniale et semi-féodale. Elle était intimidée par des puissances étrangères et souffrait de pauvreté et de faiblesse.

"Quelle humiliation ! La Chine a été piétinée à cette époque-là", déclare M. Xi en rappelant cette partie de l'histoire.

Le PCC a été fondé en 1921 pour changer la situation.

La poursuite du renouveau national est marquée par quatre étapes critiques, selon Han Qingxiang, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC : la fondation du Parti en 1921, la fondation de la République populaire de Chine en 1949, l'avènement de la réforme et de l'ouverture en 1978 et la nouvelle ère après le 18e Congrès national du PCC en 2012.

Deux semaines après son élection au poste de secrétaire général du Comité central du PCC, M. Xi a présenté le "rêve chinois" de renouveau national. En octobre 2021, lors d'un événement commémorant le 110e anniversaire de la Révolution de 1911, M. Xi a évoqué le "renouveau" 25 fois dans son discours de 35 minutes, ce qui en fait l'un des messages les plus soulignés.

M. Xi estime que le renouveau nécessite à la fois une conception stratégique et un travail acharné. Il prend les devants en étant un homme d'action. Rien qu'en 2019, il a pris part à plus de 500 événements importants. Son programme de travail a compris les week-ends d'environ 30 semaines cette année-là. Il a révisé chaque ébauche des principaux plans de réforme.

Bien qu'il ait peu de temps pour lui-même, il parvient à trouver du temps pour la natation. Cela et un travail physique pendant sa jeunesse lui permettent d'avoir suffisamment d'endurance pour s'occuper des affaires du Parti, du gouvernement et de l'armée. Plus important encore, il est conduit par le sens de la mission.

"Le bonheur s'obtient par un travail dur", a-t-il indiqué.

Il visite souvent des fermes, des villages de pêcheurs, des maisons d'agriculteurs, de petits restaurants, des supermarchés, des ateliers d'usine, des laboratoires, des hôpitaux, des écoles et même inspecte des porcheries et des toilettes pour obtenir des informations de première main.

Zhang Mengjin, un ancien collègue de M. Xi dans la province du Zhejiang, a dit : "M. Xi absorbe suffisamment de connaissances au jour le jour pour qu'il soit impossible de le tromper avec des mensonges ou des fanfaronnades. Nous devons être honnêtes lorsque nous lui présentons le travail."

M. Xi a résisté à de nombreux obstacles et crises au cours des neuf dernières années.

Début 2015, lorsque le Yémen a sombré dans le chaos, il a ordonné à la marine d'évacuer des centaines de ressortissants chinois bloqués.

Lorsque les Etats-Unis ont déclenché une guerre commerciale contre la Chine, M. Xi a élaboré une stratégie selon laquelle la Chine ne souhaite pas une guerre commerciale mais n'en a pas non plus peur et la combattra si nécessaire.

Il a également déclaré que le renforcement du dialogue et de la coopération est le seul bon choix pour les deux pays. "Le vaste océan Pacifique a suffisamment d'espace pour les deux grands pays que sont la Chine et les Etats-Unis", a déclaré M. Xi.

Qu'il s'agisse de mener des patrouilles régulières dans les eaux des îles Diaoyu, de repousser le soi-disant arbitrage en mer de Chine méridionale, de trouver des solutions aux conflits frontaliers entre la Chine et l'Inde ou de faciliter le retour des Chinois détenus illégalement à l'étranger, M. Xi a dirigé la planification stratégique et tactique et, si nécessaire, est intervenu personnellement.

En 2019, lorsque Hong Kong a été frappé par des troubles sociaux, il a dirigé les efforts visant à sauvegarder la cause "un pays, deux systèmes" et à écraser les tentatives d'instigation de "révolution de couleur."

A la veille du Nouvel An lunaire 2020, alors que l'épidémie de COVID-19 assombrissait les festivités, M. Xi a passé une nuit blanche. Le lendemain, il a convoqué une réunion de la direction du Parti pour discuter de la réponse du pays. Avant la réunion, il avait pris la décision de renforcer les restrictions sur la circulation des personnes et les voies de sortie dans le Hubei et à Wuhan. Le temps a montré que cette approche stricte était le seul choix viable.

Il a introduit les termes "cygne noir" et "rhinocéros gris" dans le langage du Parti. En effet, Han Qingxiang, professeur de l'Ecole du Parti, a identifié la prévention et le désamorçage des risques comme un point fort de la nouvelle ère.

"C'est en effet une énorme responsabilité et une tâche ardue que de gouverner un si grand pays", a déclaré M. Xi en répondant à une question d'un homme politique étranger. "Je suis prêt à être désintéressé et à me consacrer au développement de la Chine. Je ne décevrai pas le peuple."

INNOVER DANS LA REFORME

Lorsque M. Xi a pris ses fonctions de secrétaire général du Comité central du PCC, la force de la Chine avait considérablement augmenté après environ 40 ans de réforme et d'ouverture. Pourtant, cela ne s'est pas fait sans problèmes, notamment la pression à la baisse sur l'économie, les disparités en matière de richesse, les dommages environnementaux et les tensions sociales. Les réformes ont également rencontré une certaine résistance. Une approche plus scientifique au plus haut niveau était nécessaire.

M. Xi a conçu un modèle chinois de modernisation, caractérisé par une voie de développement innovante, coordonnée, verte, ouverte et bénéficiant à tous.

D'après les observateurs, cette vision de développement vise à sortir la Chine socialiste d'un piège de développement dépendant d'une croissance extensive et inefficace au prix de dommages écologiques, à orienter le pays vers un développement de haute qualité et à éviter les situations dans lesquelles les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres.

En tant que chef du Comité central pour l'approfondissement global de la réforme, qui était autrefois un groupe dirigeant central, M. Xi a lancé une série de réformes qui ont innové tout en poursuivant la réforme et l'ouverture de Deng Xiaoping.

La réforme s'est déployée dans divers domaines, couvrant les politiques d'aménagement du territoire, l'édification du Parti dans les entreprises d'Etat, la procédure judiciaire, la planification familiale, les politiques fiscales et budgétaires, le marché immobilier, la science et la technologie et la lutte contre les monopoles.

Une mesure de réforme se distingue particulièrement : la modernisation des institutions, qui exerce un impact direct sur le développement et la stabilité à long terme de la Chine. Le maintien et l'amélioration du socialisme à la chinoise et la modernisation du système et de la capacité de gouvernance de la Chine sont au coeur de cette mesure.

Parfois, les réformes se sont heurtées à de grandes difficultés. Quelquefois, pour répondre aux controverses et éliminer les obstacles, M. Xi lui-même a dû prendre la décision finale.

M. Xi a dirigé un groupe chargé de rédiger le projet de document de la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC.

D'après les responsables et experts qui ont participé à la rédaction et aux évaluations, M. Xi a personnellement mené des recherches et pris des décisions, permettant ainsi de nombreuses percées. Par exemple, la nouvelle proposition : "laisser le marché jouer un rôle décisif dans la répartition des ressources" résulte d'une décision essentielle de M. Xi.

"Sans la détermination du secrétaire général Xi, le déploiement de nombreuses réformes majeures aurait été impossible", d'après une source au courant du processus.

Pour remédier à la destruction de l'environnement, M. Xi a exigé que les usines polluantes résolvent leurs problèmes ou ferment leurs portes. Il a fait adopter un moratoire de dix ans sur la pêche pour protéger le plus long fleuve de Chine, le Yangtsé. Il a donné six instructions pour la démolition de villas construites illégalement dans les monts Qinling, dans le nord-ouest de la Chine.

Pour de nombreux Chinois, les améliorations environnementales sont les plus remarquables. En 2020, la part des jours de bonne qualité de l'air s'élevait à 87% dans les villes de niveau préfectoral ou supérieur. La proportion de l'eau de surface présentant une assez bonne qualité a augmenté à 83,4%. En conséquence, 89,5% des Chinois étaient satisfaits de l'environnement.

Les réformes ont rendu la Chine plus ouverte. En 2013, la première zone pilote de libre-échange a été établie à Shanghai. Aujourd'hui, le pays compte 21 zones de ce genre, dont la totalité de l'île de Hainan, grande comme un petit pays européen. La liste négative de la Chine pour les investissements étrangers a encore été raccourcie.

Alors que certains pays ont choisi d'ériger des barrières commerciales, la Chine s'est fait l'hôte d'une série de foires internationales dans les domaines du commerce et de l'investissement. M. Xi a personnellement pris l'initiative de l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE), l'une de plusieurs expositions de niveau national organisées dans le pays.

La Chine a également pris la tête de la ratification du Partenariat économique global régional (Regional Comprehensive Economic Partnership, RCEP). A la fin de 2020, la Chine avait déployé 2.485 plans de réforme en un peu plus de sept ans. Les objectifs et les missions fixés lors de la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC ont été essentiellement accomplis comme prévu, a annoncé M. Xi.

De 2013 à 2020, le PIB de la Chine a augmenté de 6,4% par an, contribuant à plus de 30% à la croissance économique mondiale en moyenne au cours de ces années consécutives. Le PIB de la Chine a dépassé le seuil des 100.000 milliards de yuans en 2020, soit 70% de celui des Etats-Unis.

A ce jour, la réalisation la plus impressionnante de la nouvelle ère a été l'accomplissement de l'objectif du premier centenaire, à savoir la construction d'une société modérément prospère à tous égards, a déclaré Liu Ronggang, chercheur sur l'histoire du Parti.

Le terme de prospérité modérée, ou "Xiaokang" en chinois, trouve son origine dans le Livre des Odes de l'Antiquité chinoise. Il s'agit d'une aspiration à une vie aisée chérie par le peuple chinois depuis des milliers d'années.

Le pays dispose du système de sécurité sociale le plus vaste au monde en termes d'échelle et le plus grand groupe à revenu moyen. La pauvreté absolue a été définitivement éliminée.

En 2021, la Chine s'est classée au douzième rang de l'indice mondial d'innovation, dépassant le Japon, Israël et le Canada. Elle est la première destination des investissements directs étrangers et le premier marché de la consommation.

Au cours des neuf dernières années, environ 100 millions de personnes ont été hissées hors de l'extrême pauvreté.

M. Xi a ordonné aux membres du Parti et aux cadres de travailler dans les villages démunis pour mettre en oeuvre des mesures ciblées de lutte contre la pauvreté sur le terrain.

M. Xi lui-même a visité chacune des quatorze régions où sont concentrées des zones de pauvreté exceptionnelle . L'élimination de l'extrême pauvreté a été qualifiée de guerre. En effet, cette campagne a fait des morts : plus de 1.800 personnes ont consacré leur vie dans l'exercice de leurs fonctions.

M. Xi a également réformé en profondeur les forces armées. Réitérant le principe de la direction absolue du Parti sur l'armée établi par Mao Zedong, M. Xi a introduit une série de réformes dans le système de direction et de commandement, la taille, la structure et la composition des forces de l'armée. Il a exigé que l'armée soit prête au combat. Il a régulièrement inspecté les bases militaires. Il est monté à bord du premier porte-avions construit par le pays et du sous-marin à propulsion nucléaire de nouvelle génération de la Chine.

Après le 18e Congrès national du PCC, les caractéristiques chinoises sont devenues un principe directeur de plus en plus central dans toutes les questions importantes du développement de la Chine, notamment sa philosophie de gouvernance, a déclaré Gerd Kaminski, chercheur juridique et sinologue autrichien.

Dans un tel processus, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère a résisté aux épreuves, a déclaré Han Qingxiang. "Elle guide efficacement le cours de l'histoire du renouveau national et influence le monde entier."

CONTRIBUER A LA COMMUNAUTE MONDIALE

M. Xi a joué un rôle de premier plan dans les efforts déployés par la Chine pour s'engager et contribuer à la communauté mondiale.

Avant que n'éclate la pandémie de COVID-19, il a visité 69 pays en 41 tournées et a été le premier chef d'Etat chinois à avoir participé au Forum économique mondial de Davos. Il a déclaré que, même si le fait de consacrer autant de temps aux visites à l'étranger peut être considéré comme un "luxe", il estime que cela "en vaut la peine".

Son programme durant les visites à l'étranger est habituellement très serré et peut durer jusqu'aux petites heures du jour. Durant une tournée à l'étranger, il a même fêté son anniversaire.

"Tout ce que nous, les communistes chinois, faisons, a pour but d'améliorer la vie du peuple chinois, de réaliser le renouveau national et de promouvoir la paix et le développement pour l'humanité", a affirmé M. Xi.

Altay Atli, universitaire basé à Istanbul, en Turquie, a noté la transformation de la participation de la Chine dans les affaires internationales, qu'elles soient économiques ou diplomatiques, sous la direction de M. Xi. Selon lui, le monde assiste à l'émergence d'un grand pays d'influence mondiale.

"Alors que le monde est trop grand et que les défis sont trop nombreux, la voix de la Chine doit être entendue, les idées de la Chine pour des solutions doivent être partagées et la participation de la Chine est nécessaire", a fait remarquer M. Xi.

En 2013, M. Xi a proposé la notion de "construire une communauté de destin pour l'humanité".

En élaborant les détails de sa vision, M. Xi a proposé que la communauté internationale promeuve le partenariat, la sécurité, la croissance, les échanges intercivilisationnels et la construction d'un écosystème solide, en citant un proverbe : "Les intérêts à prendre en compte doivent être ceux de tous".

Une communauté de destin pour l'humanité est issue d'une excellente lignée. Des politologues ont noté que cette notion héritait de l'idée marxiste d'une "association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous" et de l'idéal chinois d'"harmonie". Il s'agit de la plus récente proposition en matière d'affaires étrangères formulée par le PCC, après la "théorie des trois mondes" de Mao Zedong et celle de Deng Xiaoping selon laquelle "la paix et le développement sont les deux thèmes principaux dans le monde".

La réaction de la communauté internationale a été positive. Lorsque M. Xi a présenté sa vision au Palais des nations, l'Office des Nations unies à Genève, en janvier 2017, les politiques, diplomates et personnalités venant des quatre coins du monde lui ont répondu par plus de 30 salves d'applaudissements.

Dans le cadre de ce concept, M. Xi a proposé une nouvelle approche des relations internationales basée sur une coopération mutuellement bénéfique et le principe de la réalisation d'une croissance partagée à travers la discussion et la collaboration dans la gouvernance mondiale.

"Quel genre d'ordre international et de système de gouvernance convient le mieux au monde et aux peuples de tous les pays ? C'est quelque chose qui doit être décidé par tous les pays par le biais de consultations, et non par un seul pays ou quelques pays", a-t-il souligné.

Le même principe s'applique au cadre des relations entre les grands pays, comme l'a prôné M. Xi, qui se caractérise par une stabilité globale et un développement équilibré. A de nombreuses occasions, il a souligné que si les nations maintenaient la communication et se traitaient mutuellement avec la sincérité, le "piège de Thucydide" peut être évité.

En 2019, 180 pays avaient établi des relations diplomatiques avec la Chine, une forte croissance par rapport à une trentaine dans les années 1950 en raison du blocage de l'Occident. Au cours de ces dernières années, cinq pays d'Amérique centrale et de la région Pacifique ont établi ou repris leurs relations diplomatiques avec la Chine.

"Nous avons des amis partout dans le monde", a déclaré M. Xi.

Lors d'une rencontre avec la chancelière allemande sortante Angela Merkel par liaison vidéo en octobre, M. Xi l'a qualifiée de vielle amie : "Le peuple chinois accorde une grande importance à l'amitié, nous n'oublierons jamais nos vieux amis et garderons toujours la porte ouverte pour vous".

La même année où M. Xi a appelé pour la première fois le monde à construire conjointement une communauté de destin pour l'humanité, il a également proposé l'initiative "la Ceinture et la Route" (ICR). En août 2021, environ 172 pays et organisations internationales avaient signé plus de 200 documents de coopération avec la Chine dans ce cadre. Selon un rapport de la Banque mondiale, les projets de l'ICR pourraient contribuer à sortir 7,6 millions de personnes de la pauvreté extrême et 32 millions de personnes de la pauvreté modérée à l'échelle mondiale.

M. Xi a visité en personne plusieurs projets de l'ICR, dont le port du Pirée en Grèce, l'aciérie de Smederevo en Serbie et le Parc industriel Chine-Bélarus à Minsk au Bélarus.

Le développement mondial ne doit toutefois pas se faire aux dépens de l'environnement et en 2020, M. Xi a envoyé un signal clair d'engagement en annonçant au monde que la Chine atteindrait le pic de ses émissions de dioxyde de carbone avant 2030 et réaliserait la neutralité carbone avant 2060.

"Le monde doit remercier la Chine pour sa contribution aux réponses au changement climatique", a fait observer l'ancien Premier ministre australien Kevin Rudd.

M. Xi a accordé le fort soutien de la Chine à l'Accord de Paris il y a quatre ans, et sans lequel l'accord ne serait pas ce qui l'est aujourd'hui, a poursuivi M. Rudd.

L'engagement de M. Xi à tendre la main transcende les questions d'environnement et de développement. Aujourd'hui, la Chine est une force vitale dans la résolution des enjeux mondiaux et régionaux, de la prolifération nucléaire à la réponse pandémique.

"Nous devons 'nous donner la main' les uns aux autres au lieu de nous 'laisser aller'. Nous devons 'abattre les murs' et non 'ériger des murs' ", a-t-il appelé.

Il y a quelque mois, au moment où le retrait soudain des troupes américaines a entraîné des troubles en Afghanistan, M. Xi a téléphoné à son homologue russe Vladimir Poutine et a rencontré les dirigeants des membres de l'Organisation de coopération de Shanghai par liaison vidéo pour appeler à soutenir une transition stable de l'Afghanistan, à engager le pays dans le dialogue et à aider le peuple afghan.

Lorsque la pandémie de COVID-19 a éclaté, M. Xi a appelé à la solidarité et à la coopération mondiales. Sur ses instructions, la Chine a fourni du matériel de réponse au virus à plus de 150 pays et quatorze organisations internationales et envoyé 37 équipes médicales dans 34 pays.

Il s'est engagé à faire des vaccins chinois contre la COVID-19 un bien public mondial et a promis que la Chine fournirait deux milliards de doses de vaccins au monde cette année. Le pays a également promis de faire don de 100 millions de dollars au COVAX. De tels efforts ont amené des dirigeants et observateurs étrangers comme le président pakistanais Arif Alvi, à saluer le rôle unique de la Chine sur la scène internationale.

Au cours des 100 dernières années, le pays le plus peuplé du monde s'est embarqué pour un voyage presque incroyable -- d'une nation de pauvreté à une nation où les besoins fondamentaux sont satisfaits conformément jusqu'à son état actuel de prospérité modérée. Cet accomplissement est, selon M. Xi, une contribution à l'humanité.

Plus de 70% de la réduction de la pauvreté mondiale au cours des 40 dernières années a été réalisée en Chine et par la Chine, ce qui signifie qu'elle a atteint avec dix ans d'avance son objectif de réduction de la pauvreté fixé par le Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations unies.

En parlant de ses impressions à propos de M. Xi, María Fernanda Espinosa Garcés, présidente de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies, l'a qualifié de "capitaine chevronné" dont les contributions, telles que la promotion du multilatéralisme, l'ICR et la notion de communauté de destin pour l'humanité, sont considérables.

REMPLIR DE NOUVELLES MISSIONS

Le PCC prévoit de réaliser le renouveau national par le biais de deux objectifs, soit "les deux centenaires".

Au cours des neuf dernières années, en tant que plus haut dirigeant du Parti, M. Xi a mené le pays dans l'achèvement de la première étape et a dirigé la conception de la deuxième étape de ce plan historique.

Premièrement, la modernisation socialiste doit être "fondamentalement réalisée" d'ici 2035, et deuxièmement, la Chine doit devenir un grand pays socialiste moderne à la fois prospère, fort, démocratique, culturellement avancé, harmonieux et beau d'ici le milieu du 21e siècle, soit aux alentours du centenaire de la République populaire de Chine.

Des feuilles de route supplémentaires soutiennent ces objectifs généraux. Plus particulièrement, M. Xi a dirigé la rédaction des propositions de la direction du Parti pour le 14e Plan quinquennal (2021-2025) et les Objectifs à long terme à l'horizon 2035, qui ont été adoptées en octobre 2020.

M. Xi a décrit le siècle dernier dans l'histoire du PCC comme un "miracle historique" et s'est dit convaincu que le renouveau de la nation chinoise était à son aube. Toutefois, il a également averti que l'heure n'était pas à l'indécision. "En ce moment critique, nous ne devons pas nous arrêter, hésiter ou attendre", a déclaré M. Xi.

Il a prévenu que la réalisation du renouveau national n'était pas une promenade de santé, et que les épreuves à venir ne feraient que gagner en complexité.

"Réaliser ce grand rêve exige une grande lutte", a-t-il noté.

Par conséquent, la sixième session plénière du 19e Comité central du PCC arrive à un moment significatif, car une résolution sur les réalisations majeures et l'expérience historique des 100 ans du Parti fera l'objet de discussions.

"Au cours de ses 100 ans de lutte, le PCC a accumulé de riches expériences, compris des règles importantes et développé des théories et gagné une sagesse en matière de gouvernance. Ce grand trésor doit être résumé pour inspirer une meilleure gouvernance du Parti", a indiqué Han Qingxiang.

Durant les 100 dernières années, le PCC n'a adopté que deux résolutions liées à des questions historiques, en 1945 et en 1981. Elles ont analysé les causes et tiré des conclusions concernant des événements et des personnages historiques importants. Grâce à elles, l'ensemble du Parti est parvenu à un consensus clair et a ainsi renforcé son unité.

"Les précédentes résolutions du Parti sur des questions historiques ont joué un rôle profond dans la construction du consensus et le rassemblement des forces pour remplir de nouvelles missions. C'est ce que nous attendons de la prochaine session plénière", a expliqué le chercheur Wang Junwei.

L'histoire est devenue un mot à la mode pour tous les membres du PCC cette année. Une vaste campagne d'éducation a aidé les cadres à reconnaître l'histoire du Parti, et un nouveau Musée du PCC a été inauguré.

Le 18 juin, M. Xi et ses collègues ont visité le musée, découvrant des objets tels que des obligations émises par le gouvernement de la dynastie Qing (1644-1911) pour payer l'indemnité de guerre exigée par le traité inégal de Shimonoseki, le manuscrit des notes de Karl Marx à Bruxelles, la liste des 58 membres du PCC lors de la fondation du Parti, une voiture fabriquée dans les premières années de la République populaire de Chine et un modèle du rover chinois sur Mars. Chaque objet présenté est un témoignage vivant de la façon dont le Parti a dirigé la Chine.

L'exposition s'est terminée par un tunnel temporel, reliant tous les moments historiques importants de 1921 à aujourd'hui, et conduisant le public vers l'avenir.

M. Xi a cité autrefois Mao Zedong, notant que "après plusieurs décennies, la victoire de la révolution démocratique du peuple chinois, vue rétrospectivement, semblera n'être que le court prologue d'une longue pièce de théâtre. Une pièce commence par un prologue, mais le prologue n'est pas le point culminant."

"L'histoire n'est pas terminée, et il est impossible qu'elle se termine", a-t-il déclaré lors de la conférence marquant le 95e anniversaire de la fondation du PCC. "Le PCC et le peuple chinois ont pleinement confiance dans leur capacité à fournir une solution chinoise afin de contribuer à l'exploration d'un meilleur système social pour l'humanité."

Après leur visite de l'exposition, M. Xi et ses collègues ont prêté serment devant le drapeau du Parti, vivant ainsi un rituel entrepris par les nouveaux membres du PCC.

"Je me battrai pour le communisme durant le reste de ma vie", ont-ils déclaré. Fin

 
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Portrait : Xi Jinping, l'homme qui conduit le PCC pour un nouveau périple

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-11-06 à 09:14

BEIJING, 6 novembre (Xinhua) -- Tout au long de 2021, une année spéciale dans l'histoire de la Chine, l'emploi du temps de Xi Jinping a été chargé.

Au cours des derniers mois, il a prononcé un discours lors d'une cérémonie marquant le centenaire du Parti, a annoncé la réalisation d'une société modérément prospère à tous égards, a inspecté le Tibet, s'est entretenu avec des astronautes travaillant dans la première station spatiale chinoise, a assisté à des réunions en ligne des Nations unies et a eu des entretiens téléphoniques ou vidéo avec des dirigeants du monde entier, dont le président russe Vladimir Poutine et le président américain Joe Biden.

La semaine prochaine, M. Xi, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), assistera à une session plénière du Parti de haut niveau -- la sixième session plénière du 19e Comité central du PCC. Un document historique sera présenté lors de cette importante réunion : la résolution sur les principales réalisations et l'expérience historique des cent ans d'efforts du PCC.

Peu de partis politiques dans le monde peuvent se targuer d'avoir une histoire aussi longue et une période ininterrompue de gouvernance de l'Etat. Le PCC dirige la Chine depuis 72 ans. Actuellement, M. Xi est le noyau de la direction du PCC. Avant lui, des générations de direction collective centrale avaient traversé les décennies avec Mao Zedong, Deng Xiaoping, Jiang Zemin et Hu Jintao comme principaux représentants.

Depuis qu'il a été élu secrétaire général du Comité central du PCC en novembre 2012, M. Xi a été considéré comme un homme de détermination et d'action, un homme aux pensées et aux sentiments profonds, un homme qui a reçu un héritage mais ose innover et un homme qui a une vision prospective et qui s'engage à travailler sans relâche.

Sous sa direction, la Chine est en train de devenir un pays puissant, et est en train d'entrer dans une ère de puissance, selon Channel News Asia.

Durant ce nouveau périple, M. Xi est sans aucun doute la figure centrale qui trace le cours de l'histoire. Comment va-t-il diriger le Parti face aux opportunités et aux défis ? Comment ramènera-t-il la Chine sur le devant de la scène mondiale ? Aujourd'hui, le monde observe M. Xi avec autant d'attention qu'il y a neuf ans.

MARCHER AVEC LE PEUPLE

En septembre, lors d'une inspection du village de Gaoxigou, dans la province du Shaanxi (nord-ouest), M. Xi s'est arrêté dans les champs pour examiner les cultures et discuter avec des villageois travaillant dans les champs. M. Xi a fait l'éloge des réalisations locales en matière de lutte contre la pauvreté. Gaoxigou était autrefois un village pauvre, aujourd'hui, il est prospère grâce aux efforts incessants des cadres et des villageois.

C'est en 1974, à Liangjiahe, dans le Shaanxi, à environ 150 km de Gaoxigou, que M. Xi a adhéré au Parti. Il n'avait que 15 ans lorsqu'il est arrivé à Liangjiahe en 1969 en tant que "jeune instruit". Il passera les sept années suivantes à vivre dans le petit village du plateau de Loess rural; à la fin de sa journée de travail, il retourne dans sa maison troglodyte primitive et dort sur un simple lit d'argile. Il lui faudra 38 ans et de multiples affectations à différents niveaux de la hiérarchie du Parti pour être élevé au plus haut poste.

Après son adhésion au PCC, M. Xi est devenu secrétaire de la cellule du Parti de Liangjiahe. Un de ses collègues du village a confié que M. Xi "travaillait consciencieusement, avait de nombreuses idées et pouvait unir le peuple et les cadres".

Se souvenant de son séjour dans ce village pauvre, M. Xi a noté que ce qu'il souhaitait plus que tout était de permettre aux villageois "d'avoir de la viande dans leur assiette".

Pour améliorer la vie de ceux qui vivaient dans cette communauté, M. Xi a lancé divers projets, notamment des puits, des champs en terrasses et des fosses génératrices de méthane. Ces projets allaient avoir un impact considérable sur la vie, le travail et les attitudes des villageois.

Durant son temps libre, le jeune Xi dévore autant de livres qu'il peut. Il a notamment lu trois fois Le Capital, ses réflexions sur cette œuvre fondatrice ont rempli 18 carnets.

Son père, Xi Zhongxun, faisait partie de la première génération de dirigeants centraux du PCC. Xi Jinping a souvent évoqué la sagesse que lui a transmise son père. Inspiré par un livre scolaire qu'il aimait beaucoup, il a décidé de porter le flambeau révolutionnaire dès son plus jeune âge.

En 1975, M. Xi a été admis à la prestigieuse université Tsinghua à Beijing. Après avoir obtenu son diplôme, il a d'abord travaillé à la direction générale de la Commission militaire centrale avant de rejoindre Zhengding, un district de la province septentrionale du Hebei, en 1982.

Se souvenant du déplacement à Zhengding, M. Xi a déclaré qu'il s'était porté volontaire pour travailler au niveau de la base, parmi le peuple. Il a dit qu'il voulait "aimer le peuple comme il aime ses parents".

Après Zhengding, la carrière politique de M. Xi l'a conduit dans les provinces côtières du Fujian et du Zhejiang et dans la métropole de Shanghai. Partout où il est allé, ses liens étroits avec le peuple étaient remarquables. Il a rédigé des essais sincères à la mémoire de ses amis et collègues décédés à Zhengding. Il a utilisé son propre argent pour aider à financer le traitement médical d'un villageois de Liangjiahe.

L'intérêt de M. Xi pour le peuple se manifeste dans tous les aspects de son travail. Zhang Hongming, l'un de ses collègues du Zhejiang, se souvient encore de l'attitude et de l'éthique de travail de M. Xi lorsque la province a été frappée par des typhons.

"Même si neuf de nos dix évacuations ne servent à rien, nous devons quand même le faire pour assurer la sécurité absolue de la population", a indiqué Zhang Hongming en se souvenant des instructions de M. Xi.

La philosophie de M. Xi, centrée sur le peuple, explique pourquoi il a ordonné des efforts inébranlables pour sauver la vie des gens à tout prix pendant l'épidémie de COVID-19, a déclaré Liu Jingbei, professeur à la China Executive Leadership Academy de Pudong, à Shanghai.

En 2007, M. Xi est retourné à Beijing pour siéger au Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC, puis est devenu vice-président chinois. Il a supervisé des domaines tels que l'édification du Parti, le travail d'organisation, les affaires de Hong Kong et de Macao, et les préparatifs des Jeux olympiques de Beijing 2008.

A l'âge de 59 ans, M. Xi a été élevé au poste le plus élevé du Parti en novembre 2012. Environ un mois plus tard, il a bravé le froid de l'hiver pour rendre visite à des villageois pauvres dans le Hebei. Assis avec eux, M. Xi leur a demandé quels étaient leurs revenus, s'ils avaient suffisamment de nourriture et assez d'édredons et de charbon pour être au chaud pendant l'hiver. M. Xi a raconté que son cœur s'est brisé lorsqu'il a vu que certains villageois avaient encore du mal à joindre les deux bouts.

CONSOLIDER LE PARTI

L'année 2021 est également la neuvième année de la campagne anticorruption particulière à M. Xi, la plus étendue de l'histoire de la Chine. Elle ne montre aucun signe de relâchement.

Plus de 20 cadres de haut rang dans le secteur financier ont été sanctionnés ou ont fait l'objet d'une enquête depuis cette année. Au cours des 30 derniers jours, un ancien cadre d'échelon ministériel dans l'appareil d'application de la loi du gouvernement central a fait l'objet d'une enquête, et un autre a été sanctionné.

Au moment où M. Xi a été élu secrétaire général du Comité central du PCC, la Chine était déjà la deuxième plus grande économie du monde. Pourtant, elle était confrontée à des défis internes.

"Les faits prouvent que si nous laissons la corruption se répandre, elle finira par entraîner la destruction d'un parti et la chute d'un gouvernement", a averti M. Xi.

Au cours des neuf dernières années, plus de 400 cadres d'échelon ministériel ou supérieur ont été sanctionnés ou ont fait l'objet d'une enquête, dont un ancien membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC et deux anciens vice-présidents de la Commission militaire centrale. Entre 2014 et 2020, plus de 8.300 fugitifs ont été rapatriés de plus de 120 pays et régions.

"Dans un moment critique, M. Xi a renversé le courant", a déclaré l'éditorial d'un média étranger.

M. Xi a ordonné des efforts pour "enfermer le pouvoir dans la cage réglementaire". Il a également pris l'initiative de créer la Commission nationale de supervision. Après la réforme de la supervision, tous les employés du secteur public ont été mis sous surveillance.

En tant que secrétaire général du Comité central du PCC, M. Xi a mené des efforts pour formuler et réviser environ 200 règlements internes du Parti. Il a également lancé cinq campagnes d'éducation à l'échelle du Parti pour affermir les idéaux et les convictions des membres du Parti et s'assurer qu'ils agissent efficacement et à l'unisson.

M. Xi attache également une grande importance à la démocratie au sein du Parti. Les commentaires sollicités des membres du PCC sont désormais intégrés dans tous les rapports du Congrès national du Parti, les documents examinés lors des sessions plénières, ainsi que les principaux documents, décisions et politiques de réforme du Parti.

En juin de cette année, le nombre de membres du PCC a augmenté à 95 millions, soit 10 millions de plus que la population de l'Allemagne. Selon les experts en affaires chinoises, le Parti est devenu plus concis, plus pur et plus puissant.

Xi Jinping bénéficie d'un soutien plus important que jamais au sein du PCC, déclare Neil Thomas, un observateur de la Chine.

En 2016, la sixième session plénière du 18e Comité central du PCC a établi le statut de M. Xi comme noyau dirigeant du Comité central du PCC et de l'ensemble du Parti.

Sans un noyau dirigeant fort, le PCC aurait du mal à unifier la volonté de l'ensemble du Parti ou à construire la solidarité et l'unité entre les populations de tous les groupes ethniques. Il ne serait pas en mesure d'accomplir quoi que ce soit ou de mener à bien ses "grandes luttes avec de nombreuses nouvelles caractéristiques historiques", estime Wang Junwei, chercheur à l'Institut de recherche sur l'histoire du Parti et les documents relevant du Comité central du PCC

En octobre 2017, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère a été officiellement établie lors du 19e Congrès national du PCC. Cette pensée a été inscrite dans les Statuts du PCC et dans la Constitution de la Chine.

Comme Mao Zedong et Deng Xiaoping, M. Xi a fait progresser l'adaptation du marxisme au contexte chinois et l'a maintenu pertinent, indique Xin Ming, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC (Académie nationale de gouvernance).

RENDRE LA CHINE PUISSANTE

Après la Guerre de l'opium de 1840, la Chine a été progressivement réduite à une société semi-coloniale et semi-féodale. Elle était intimidée par des puissances étrangères et souffrait de pauvreté et de faiblesse.

"Quelle humiliation ! La Chine a été piétinée à cette époque-là", déclare M. Xi en rappelant cette partie de l'histoire.

Le PCC a été fondé en 1921 pour changer la situation.

La poursuite du renouveau national est marquée par quatre étapes critiques, selon Han Qingxiang, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC : la fondation du Parti en 1921, la fondation de la République populaire de Chine en 1949, l'avènement de la réforme et de l'ouverture en 1978 et la nouvelle ère après le 18e Congrès national du PCC en 2012.

Deux semaines après son élection au poste de secrétaire général du Comité central du PCC, M. Xi a présenté le "rêve chinois" de renouveau national. En octobre 2021, lors d'un événement commémorant le 110e anniversaire de la Révolution de 1911, M. Xi a évoqué le "renouveau" 25 fois dans son discours de 35 minutes, ce qui en fait l'un des messages les plus soulignés.

M. Xi estime que le renouveau nécessite à la fois une conception stratégique et un travail acharné. Il prend les devants en étant un homme d'action. Rien qu'en 2019, il a pris part à plus de 500 événements importants. Son programme de travail a compris les week-ends d'environ 30 semaines cette année-là. Il a révisé chaque ébauche des principaux plans de réforme.

Bien qu'il ait peu de temps pour lui-même, il parvient à trouver du temps pour la natation. Cela et un travail physique pendant sa jeunesse lui permettent d'avoir suffisamment d'endurance pour s'occuper des affaires du Parti, du gouvernement et de l'armée. Plus important encore, il est conduit par le sens de la mission.

"Le bonheur s'obtient par un travail dur", a-t-il indiqué.

Il visite souvent des fermes, des villages de pêcheurs, des maisons d'agriculteurs, de petits restaurants, des supermarchés, des ateliers d'usine, des laboratoires, des hôpitaux, des écoles et même inspecte des porcheries et des toilettes pour obtenir des informations de première main.

Zhang Mengjin, un ancien collègue de M. Xi dans la province du Zhejiang, a dit : "M. Xi absorbe suffisamment de connaissances au jour le jour pour qu'il soit impossible de le tromper avec des mensonges ou des fanfaronnades. Nous devons être honnêtes lorsque nous lui présentons le travail."

M. Xi a résisté à de nombreux obstacles et crises au cours des neuf dernières années.

Début 2015, lorsque le Yémen a sombré dans le chaos, il a ordonné à la marine d'évacuer des centaines de ressortissants chinois bloqués.

Lorsque les Etats-Unis ont déclenché une guerre commerciale contre la Chine, M. Xi a élaboré une stratégie selon laquelle la Chine ne souhaite pas une guerre commerciale mais n'en a pas non plus peur et la combattra si nécessaire.

Il a également déclaré que le renforcement du dialogue et de la coopération est le seul bon choix pour les deux pays. "Le vaste océan Pacifique a suffisamment d'espace pour les deux grands pays que sont la Chine et les Etats-Unis", a déclaré M. Xi.

Qu'il s'agisse de mener des patrouilles régulières dans les eaux des îles Diaoyu, de repousser le soi-disant arbitrage en mer de Chine méridionale, de trouver des solutions aux conflits frontaliers entre la Chine et l'Inde ou de faciliter le retour des Chinois détenus illégalement à l'étranger, M. Xi a dirigé la planification stratégique et tactique et, si nécessaire, est intervenu personnellement.

En 2019, lorsque Hong Kong a été frappé par des troubles sociaux, il a dirigé les efforts visant à sauvegarder la cause "un pays, deux systèmes" et à écraser les tentatives d'instigation de "révolution de couleur."

A la veille du Nouvel An lunaire 2020, alors que l'épidémie de COVID-19 assombrissait les festivités, M. Xi a passé une nuit blanche. Le lendemain, il a convoqué une réunion de la direction du Parti pour discuter de la réponse du pays. Avant la réunion, il avait pris la décision de renforcer les restrictions sur la circulation des personnes et les voies de sortie dans le Hubei et à Wuhan. Le temps a montré que cette approche stricte était le seul choix viable.

Il a introduit les termes "cygne noir" et "rhinocéros gris" dans le langage du Parti. En effet, Han Qingxiang, professeur de l'Ecole du Parti, a identifié la prévention et le désamorçage des risques comme un point fort de la nouvelle ère.

"C'est en effet une énorme responsabilité et une tâche ardue que de gouverner un si grand pays", a déclaré M. Xi en répondant à une question d'un homme politique étranger. "Je suis prêt à être désintéressé et à me consacrer au développement de la Chine. Je ne décevrai pas le peuple."

INNOVER DANS LA REFORME

Lorsque M. Xi a pris ses fonctions de secrétaire général du Comité central du PCC, la force de la Chine avait considérablement augmenté après environ 40 ans de réforme et d'ouverture. Pourtant, cela ne s'est pas fait sans problèmes, notamment la pression à la baisse sur l'économie, les disparités en matière de richesse, les dommages environnementaux et les tensions sociales. Les réformes ont également rencontré une certaine résistance. Une approche plus scientifique au plus haut niveau était nécessaire.

M. Xi a conçu un modèle chinois de modernisation, caractérisé par une voie de développement innovante, coordonnée, verte, ouverte et bénéficiant à tous.

D'après les observateurs, cette vision de développement vise à sortir la Chine socialiste d'un piège de développement dépendant d'une croissance extensive et inefficace au prix de dommages écologiques, à orienter le pays vers un développement de haute qualité et à éviter les situations dans lesquelles les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres.

En tant que chef du Comité central pour l'approfondissement global de la réforme, qui était autrefois un groupe dirigeant central, M. Xi a lancé une série de réformes qui ont innové tout en poursuivant la réforme et l'ouverture de Deng Xiaoping.

La réforme s'est déployée dans divers domaines, couvrant les politiques d'aménagement du territoire, l'édification du Parti dans les entreprises d'Etat, la procédure judiciaire, la planification familiale, les politiques fiscales et budgétaires, le marché immobilier, la science et la technologie et la lutte contre les monopoles.

Une mesure de réforme se distingue particulièrement : la modernisation des institutions, qui exerce un impact direct sur le développement et la stabilité à long terme de la Chine. Le maintien et l'amélioration du socialisme à la chinoise et la modernisation du système et de la capacité de gouvernance de la Chine sont au coeur de cette mesure.

Parfois, les réformes se sont heurtées à de grandes difficultés. Quelquefois, pour répondre aux controverses et éliminer les obstacles, M. Xi lui-même a dû prendre la décision finale.

M. Xi a dirigé un groupe chargé de rédiger le projet de document de la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC.

D'après les responsables et experts qui ont participé à la rédaction et aux évaluations, M. Xi a personnellement mené des recherches et pris des décisions, permettant ainsi de nombreuses percées. Par exemple, la nouvelle proposition : "laisser le marché jouer un rôle décisif dans la répartition des ressources" résulte d'une décision essentielle de M. Xi.

"Sans la détermination du secrétaire général Xi, le déploiement de nombreuses réformes majeures aurait été impossible", d'après une source au courant du processus.

Pour remédier à la destruction de l'environnement, M. Xi a exigé que les usines polluantes résolvent leurs problèmes ou ferment leurs portes. Il a fait adopter un moratoire de dix ans sur la pêche pour protéger le plus long fleuve de Chine, le Yangtsé. Il a donné six instructions pour la démolition de villas construites illégalement dans les monts Qinling, dans le nord-ouest de la Chine.

Pour de nombreux Chinois, les améliorations environnementales sont les plus remarquables. En 2020, la part des jours de bonne qualité de l'air s'élevait à 87% dans les villes de niveau préfectoral ou supérieur. La proportion de l'eau de surface présentant une assez bonne qualité a augmenté à 83,4%. En conséquence, 89,5% des Chinois étaient satisfaits de l'environnement.

Les réformes ont rendu la Chine plus ouverte. En 2013, la première zone pilote de libre-échange a été établie à Shanghai. Aujourd'hui, le pays compte 21 zones de ce genre, dont la totalité de l'île de Hainan, grande comme un petit pays européen. La liste négative de la Chine pour les investissements étrangers a encore été raccourcie.

Alors que certains pays ont choisi d'ériger des barrières commerciales, la Chine s'est fait l'hôte d'une série de foires internationales dans les domaines du commerce et de l'investissement. M. Xi a personnellement pris l'initiative de l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE), l'une de plusieurs expositions de niveau national organisées dans le pays.

La Chine a également pris la tête de la ratification du Partenariat économique global régional (Regional Comprehensive Economic Partnership, RCEP). A la fin de 2020, la Chine avait déployé 2.485 plans de réforme en un peu plus de sept ans. Les objectifs et les missions fixés lors de la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC ont été essentiellement accomplis comme prévu, a annoncé M. Xi.

De 2013 à 2020, le PIB de la Chine a augmenté de 6,4% par an, contribuant à plus de 30% à la croissance économique mondiale en moyenne au cours de ces années consécutives. Le PIB de la Chine a dépassé le seuil des 100.000 milliards de yuans en 2020, soit 70% de celui des Etats-Unis.

A ce jour, la réalisation la plus impressionnante de la nouvelle ère a été l'accomplissement de l'objectif du premier centenaire, à savoir la construction d'une société modérément prospère à tous égards, a déclaré Liu Ronggang, chercheur sur l'histoire du Parti.

Le terme de prospérité modérée, ou "Xiaokang" en chinois, trouve son origine dans le Livre des Odes de l'Antiquité chinoise. Il s'agit d'une aspiration à une vie aisée chérie par le peuple chinois depuis des milliers d'années.

Le pays dispose du système de sécurité sociale le plus vaste au monde en termes d'échelle et le plus grand groupe à revenu moyen. La pauvreté absolue a été définitivement éliminée.

En 2021, la Chine s'est classée au douzième rang de l'indice mondial d'innovation, dépassant le Japon, Israël et le Canada. Elle est la première destination des investissements directs étrangers et le premier marché de la consommation.

Au cours des neuf dernières années, environ 100 millions de personnes ont été hissées hors de l'extrême pauvreté.

M. Xi a ordonné aux membres du Parti et aux cadres de travailler dans les villages démunis pour mettre en oeuvre des mesures ciblées de lutte contre la pauvreté sur le terrain.

M. Xi lui-même a visité chacune des quatorze régions où sont concentrées des zones de pauvreté exceptionnelle . L'élimination de l'extrême pauvreté a été qualifiée de guerre. En effet, cette campagne a fait des morts : plus de 1.800 personnes ont consacré leur vie dans l'exercice de leurs fonctions.

M. Xi a également réformé en profondeur les forces armées. Réitérant le principe de la direction absolue du Parti sur l'armée établi par Mao Zedong, M. Xi a introduit une série de réformes dans le système de direction et de commandement, la taille, la structure et la composition des forces de l'armée. Il a exigé que l'armée soit prête au combat. Il a régulièrement inspecté les bases militaires. Il est monté à bord du premier porte-avions construit par le pays et du sous-marin à propulsion nucléaire de nouvelle génération de la Chine.

Après le 18e Congrès national du PCC, les caractéristiques chinoises sont devenues un principe directeur de plus en plus central dans toutes les questions importantes du développement de la Chine, notamment sa philosophie de gouvernance, a déclaré Gerd Kaminski, chercheur juridique et sinologue autrichien.

Dans un tel processus, la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère a résisté aux épreuves, a déclaré Han Qingxiang. "Elle guide efficacement le cours de l'histoire du renouveau national et influence le monde entier."

CONTRIBUER A LA COMMUNAUTE MONDIALE

M. Xi a joué un rôle de premier plan dans les efforts déployés par la Chine pour s'engager et contribuer à la communauté mondiale.

Avant que n'éclate la pandémie de COVID-19, il a visité 69 pays en 41 tournées et a été le premier chef d'Etat chinois à avoir participé au Forum économique mondial de Davos. Il a déclaré que, même si le fait de consacrer autant de temps aux visites à l'étranger peut être considéré comme un "luxe", il estime que cela "en vaut la peine".

Son programme durant les visites à l'étranger est habituellement très serré et peut durer jusqu'aux petites heures du jour. Durant une tournée à l'étranger, il a même fêté son anniversaire.

"Tout ce que nous, les communistes chinois, faisons, a pour but d'améliorer la vie du peuple chinois, de réaliser le renouveau national et de promouvoir la paix et le développement pour l'humanité", a affirmé M. Xi.

Altay Atli, universitaire basé à Istanbul, en Turquie, a noté la transformation de la participation de la Chine dans les affaires internationales, qu'elles soient économiques ou diplomatiques, sous la direction de M. Xi. Selon lui, le monde assiste à l'émergence d'un grand pays d'influence mondiale.

"Alors que le monde est trop grand et que les défis sont trop nombreux, la voix de la Chine doit être entendue, les idées de la Chine pour des solutions doivent être partagées et la participation de la Chine est nécessaire", a fait remarquer M. Xi.

En 2013, M. Xi a proposé la notion de "construire une communauté de destin pour l'humanité".

En élaborant les détails de sa vision, M. Xi a proposé que la communauté internationale promeuve le partenariat, la sécurité, la croissance, les échanges intercivilisationnels et la construction d'un écosystème solide, en citant un proverbe : "Les intérêts à prendre en compte doivent être ceux de tous".

Une communauté de destin pour l'humanité est issue d'une excellente lignée. Des politologues ont noté que cette notion héritait de l'idée marxiste d'une "association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous" et de l'idéal chinois d'"harmonie". Il s'agit de la plus récente proposition en matière d'affaires étrangères formulée par le PCC, après la "théorie des trois mondes" de Mao Zedong et celle de Deng Xiaoping selon laquelle "la paix et le développement sont les deux thèmes principaux dans le monde".

La réaction de la communauté internationale a été positive. Lorsque M. Xi a présenté sa vision au Palais des nations, l'Office des Nations unies à Genève, en janvier 2017, les politiques, diplomates et personnalités venant des quatre coins du monde lui ont répondu par plus de 30 salves d'applaudissements.

Dans le cadre de ce concept, M. Xi a proposé une nouvelle approche des relations internationales basée sur une coopération mutuellement bénéfique et le principe de la réalisation d'une croissance partagée à travers la discussion et la collaboration dans la gouvernance mondiale.

"Quel genre d'ordre international et de système de gouvernance convient le mieux au monde et aux peuples de tous les pays ? C'est quelque chose qui doit être décidé par tous les pays par le biais de consultations, et non par un seul pays ou quelques pays", a-t-il souligné.

Le même principe s'applique au cadre des relations entre les grands pays, comme l'a prôné M. Xi, qui se caractérise par une stabilité globale et un développement équilibré. A de nombreuses occasions, il a souligné que si les nations maintenaient la communication et se traitaient mutuellement avec la sincérité, le "piège de Thucydide" peut être évité.

En 2019, 180 pays avaient établi des relations diplomatiques avec la Chine, une forte croissance par rapport à une trentaine dans les années 1950 en raison du blocage de l'Occident. Au cours de ces dernières années, cinq pays d'Amérique centrale et de la région Pacifique ont établi ou repris leurs relations diplomatiques avec la Chine.

"Nous avons des amis partout dans le monde", a déclaré M. Xi.

Lors d'une rencontre avec la chancelière allemande sortante Angela Merkel par liaison vidéo en octobre, M. Xi l'a qualifiée de vielle amie : "Le peuple chinois accorde une grande importance à l'amitié, nous n'oublierons jamais nos vieux amis et garderons toujours la porte ouverte pour vous".

La même année où M. Xi a appelé pour la première fois le monde à construire conjointement une communauté de destin pour l'humanité, il a également proposé l'initiative "la Ceinture et la Route" (ICR). En août 2021, environ 172 pays et organisations internationales avaient signé plus de 200 documents de coopération avec la Chine dans ce cadre. Selon un rapport de la Banque mondiale, les projets de l'ICR pourraient contribuer à sortir 7,6 millions de personnes de la pauvreté extrême et 32 millions de personnes de la pauvreté modérée à l'échelle mondiale.

M. Xi a visité en personne plusieurs projets de l'ICR, dont le port du Pirée en Grèce, l'aciérie de Smederevo en Serbie et le Parc industriel Chine-Bélarus à Minsk au Bélarus.

Le développement mondial ne doit toutefois pas se faire aux dépens de l'environnement et en 2020, M. Xi a envoyé un signal clair d'engagement en annonçant au monde que la Chine atteindrait le pic de ses émissions de dioxyde de carbone avant 2030 et réaliserait la neutralité carbone avant 2060.

"Le monde doit remercier la Chine pour sa contribution aux réponses au changement climatique", a fait observer l'ancien Premier ministre australien Kevin Rudd.

M. Xi a accordé le fort soutien de la Chine à l'Accord de Paris il y a quatre ans, et sans lequel l'accord ne serait pas ce qui l'est aujourd'hui, a poursuivi M. Rudd.

L'engagement de M. Xi à tendre la main transcende les questions d'environnement et de développement. Aujourd'hui, la Chine est une force vitale dans la résolution des enjeux mondiaux et régionaux, de la prolifération nucléaire à la réponse pandémique.

"Nous devons 'nous donner la main' les uns aux autres au lieu de nous 'laisser aller'. Nous devons 'abattre les murs' et non 'ériger des murs' ", a-t-il appelé.

Il y a quelque mois, au moment où le retrait soudain des troupes américaines a entraîné des troubles en Afghanistan, M. Xi a téléphoné à son homologue russe Vladimir Poutine et a rencontré les dirigeants des membres de l'Organisation de coopération de Shanghai par liaison vidéo pour appeler à soutenir une transition stable de l'Afghanistan, à engager le pays dans le dialogue et à aider le peuple afghan.

Lorsque la pandémie de COVID-19 a éclaté, M. Xi a appelé à la solidarité et à la coopération mondiales. Sur ses instructions, la Chine a fourni du matériel de réponse au virus à plus de 150 pays et quatorze organisations internationales et envoyé 37 équipes médicales dans 34 pays.

Il s'est engagé à faire des vaccins chinois contre la COVID-19 un bien public mondial et a promis que la Chine fournirait deux milliards de doses de vaccins au monde cette année. Le pays a également promis de faire don de 100 millions de dollars au COVAX. De tels efforts ont amené des dirigeants et observateurs étrangers comme le président pakistanais Arif Alvi, à saluer le rôle unique de la Chine sur la scène internationale.

Au cours des 100 dernières années, le pays le plus peuplé du monde s'est embarqué pour un voyage presque incroyable -- d'une nation de pauvreté à une nation où les besoins fondamentaux sont satisfaits conformément jusqu'à son état actuel de prospérité modérée. Cet accomplissement est, selon M. Xi, une contribution à l'humanité.

Plus de 70% de la réduction de la pauvreté mondiale au cours des 40 dernières années a été réalisée en Chine et par la Chine, ce qui signifie qu'elle a atteint avec dix ans d'avance son objectif de réduction de la pauvreté fixé par le Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations unies.

En parlant de ses impressions à propos de M. Xi, María Fernanda Espinosa Garcés, présidente de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies, l'a qualifié de "capitaine chevronné" dont les contributions, telles que la promotion du multilatéralisme, l'ICR et la notion de communauté de destin pour l'humanité, sont considérables.

REMPLIR DE NOUVELLES MISSIONS

Le PCC prévoit de réaliser le renouveau national par le biais de deux objectifs, soit "les deux centenaires".

Au cours des neuf dernières années, en tant que plus haut dirigeant du Parti, M. Xi a mené le pays dans l'achèvement de la première étape et a dirigé la conception de la deuxième étape de ce plan historique.

Premièrement, la modernisation socialiste doit être "fondamentalement réalisée" d'ici 2035, et deuxièmement, la Chine doit devenir un grand pays socialiste moderne à la fois prospère, fort, démocratique, culturellement avancé, harmonieux et beau d'ici le milieu du 21e siècle, soit aux alentours du centenaire de la République populaire de Chine.

Des feuilles de route supplémentaires soutiennent ces objectifs généraux. Plus particulièrement, M. Xi a dirigé la rédaction des propositions de la direction du Parti pour le 14e Plan quinquennal (2021-2025) et les Objectifs à long terme à l'horizon 2035, qui ont été adoptées en octobre 2020.

M. Xi a décrit le siècle dernier dans l'histoire du PCC comme un "miracle historique" et s'est dit convaincu que le renouveau de la nation chinoise était à son aube. Toutefois, il a également averti que l'heure n'était pas à l'indécision. "En ce moment critique, nous ne devons pas nous arrêter, hésiter ou attendre", a déclaré M. Xi.

Il a prévenu que la réalisation du renouveau national n'était pas une promenade de santé, et que les épreuves à venir ne feraient que gagner en complexité.

"Réaliser ce grand rêve exige une grande lutte", a-t-il noté.

Par conséquent, la sixième session plénière du 19e Comité central du PCC arrive à un moment significatif, car une résolution sur les réalisations majeures et l'expérience historique des 100 ans du Parti fera l'objet de discussions.

"Au cours de ses 100 ans de lutte, le PCC a accumulé de riches expériences, compris des règles importantes et développé des théories et gagné une sagesse en matière de gouvernance. Ce grand trésor doit être résumé pour inspirer une meilleure gouvernance du Parti", a indiqué Han Qingxiang.

Durant les 100 dernières années, le PCC n'a adopté que deux résolutions liées à des questions historiques, en 1945 et en 1981. Elles ont analysé les causes et tiré des conclusions concernant des événements et des personnages historiques importants. Grâce à elles, l'ensemble du Parti est parvenu à un consensus clair et a ainsi renforcé son unité.

"Les précédentes résolutions du Parti sur des questions historiques ont joué un rôle profond dans la construction du consensus et le rassemblement des forces pour remplir de nouvelles missions. C'est ce que nous attendons de la prochaine session plénière", a expliqué le chercheur Wang Junwei.

L'histoire est devenue un mot à la mode pour tous les membres du PCC cette année. Une vaste campagne d'éducation a aidé les cadres à reconnaître l'histoire du Parti, et un nouveau Musée du PCC a été inauguré.

Le 18 juin, M. Xi et ses collègues ont visité le musée, découvrant des objets tels que des obligations émises par le gouvernement de la dynastie Qing (1644-1911) pour payer l'indemnité de guerre exigée par le traité inégal de Shimonoseki, le manuscrit des notes de Karl Marx à Bruxelles, la liste des 58 membres du PCC lors de la fondation du Parti, une voiture fabriquée dans les premières années de la République populaire de Chine et un modèle du rover chinois sur Mars. Chaque objet présenté est un témoignage vivant de la façon dont le Parti a dirigé la Chine.

L'exposition s'est terminée par un tunnel temporel, reliant tous les moments historiques importants de 1921 à aujourd'hui, et conduisant le public vers l'avenir.

M. Xi a cité autrefois Mao Zedong, notant que "après plusieurs décennies, la victoire de la révolution démocratique du peuple chinois, vue rétrospectivement, semblera n'être que le court prologue d'une longue pièce de théâtre. Une pièce commence par un prologue, mais le prologue n'est pas le point culminant."

"L'histoire n'est pas terminée, et il est impossible qu'elle se termine", a-t-il déclaré lors de la conférence marquant le 95e anniversaire de la fondation du PCC. "Le PCC et le peuple chinois ont pleinement confiance dans leur capacité à fournir une solution chinoise afin de contribuer à l'exploration d'un meilleur système social pour l'humanité."

Après leur visite de l'exposition, M. Xi et ses collègues ont prêté serment devant le drapeau du Parti, vivant ainsi un rituel entrepris par les nouveaux membres du PCC.

"Je me battrai pour le communisme durant le reste de ma vie", ont-ils déclaré. Fin

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