ANKARA, 21 octobre (Xinhua) -- Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé jeudi d'expulser les ambassadeurs de dix pays occidentaux en raison de leur déclaration en faveur de la libération d'un homme d'affaires turc emprisonné.

"J'ai dit à notre ministre des Affaires étrangères que nous ne pouvions pas nous permettre de les accueillir dans notre pays. Est-ce à vous de faire la leçon à la Turquie ?" a demandé M. Erdogan aux journalistes au cours de son vol de retour d'Afrique vers la Turquie.

Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué mardi les ambassadeurs de dix pays, dont les Etats-Unis, l'Allemagne et la France, en réponse à une déclaration conjointe appelant à la libération de l'activiste et homme d'affaires incarcéré Osman Kavala.

Les diplomates ont affirmé lundi que "les ambassades du Canada, de la France, de la Finlande, du Danemark, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de la Suède et des Etats-Unis d'Amérique estiment toutes qu'une résolution juste et rapide de son affaire doit répondre aux obligations internationales et aux lois nationales de la Turquie. En prenant acte des décisions de la Court européenne des droits de l'Homme sur ce sujet, nous appelons la Turquie à assurer sa libération immédiate".

Osman Kavala a été acquitté en 2020 des charges qui pesaient contre lui en lien avec les manifestations du parc Gezi et dans tout le pays en 2013. Son jugement a néanmoins été rejeté et combiné à une enquête sur la tentative de coup d'Etat de 2016, dans laquelle il est accusé d'espionnage.

Précédemment, M. Erdogan avait accusé Osman Kavala d'être le "bras turc" du milliardaire et philanthrope américain George Soros.

"Pourquoi ces dix ambassadeurs font-ils cette déclaration ? Ceux qui défendent ce subordonné de M. Soros essaient de le faire libérer", a déclaré le président. Fin