L'aide du G20 à l'Afghanistan n'est que la première étape d'un long parcours (ANALYSE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-10-14 à 05:29

ROME, 13 octobre (Xinhua) -- La prise de pouvoir des talibans en Afghanistan à la suite du retrait des troupes américaines à la mi-août a déclenché une série de problèmes dans ce pays de près de 40 millions d'habitants; mais pour les pays du Groupe des 20 (G20), la première des priorités est cependant de gérer la crise humanitaire qui s'y prépare.

Il existe de nombreuses inquiétudes concernant les violations des droits humains - en particulier des femmes et des filles - mais aussi la propagation du coronavirus, l'exode des Afghans vers d'autres pays, le risque de voir l'Afghanistan redevenir un refuge du terrorisme international, ou encore la question de la reconnaissance des talibans comme autorité légitime.

Mardi, à l'issue d'une réunion extraordinaire des dirigeants du G20, le Premier ministre italien Mario Draghi a déclaré que le G20 avait une "énorme responsabilité" vis-à-vis de la stabilité de ce pays.

Selon Claudio Bertolotti, chercheur à l'Institut d'études politiques internationales (ISPI) et cofondateur de l'Observatoire de la radicalisation et de la lutte contre le terrorisme, l'accent mis par le G20 sur les défis humanitaires en Afghanistan est un premier pas important vers la gestion des défis auxquels le pays est confronté.

"Si la première étape des discussions du G20 avait visé à trouver un consensus sur la reconnaissance des talibans, ou avait insisté sur la question des droits de l'homme, cela aurait été trop conflictuel, et les pourparlers auraient pu s'effondrer. La 'catastrophe humanitaire grandissante' évoquée par M. Draghi était par contre quelque chose sur quoi tout le monde pouvait s'entendre", a déclaré M. Bertolotti à Xinhua.

Faire face à la crise humanitaire en Afghanistan exige une série de mesures concrètes de la part des Etats membres du G20. Mardi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a par exemple annoncé que l'Union européenne (UE) débloquerait 1 milliard d'euros (1,15 milliard de dollars américains) d'aide humanitaire dans le pays.

Soutenir le système bancaire fragile de l'Afghanistan et garder l'aéroport de Kaboul opérationnel font également partie des priorités actuelles, car ce sont des éléments essentiels à l'acheminement de l'aide humanitaire, a indiqué M. Draghi, ajoutant qu'il était aussi important de poursuivre la lutte contre la propagation du coronavirus dans le pays.

Une grande partie de l'aide fournie à l'Afghanistan sera acheminée par l'intermédiaire des Nations Unies (ONU), mais la presse a rapporté que certains pays continueraient également à lui fournir une aide directe, même si la plupart des Etats n'ont pas encore reconnu le gouvernement taliban. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) joueront également un rôle clé à cet égard, a déclaré M. Draghi.

Se concentrer aujourd'hui sur les questions humanitaires n'empêchera pas pour autant le G20 et d'autres groupes multilatéraux de se pencher sur les autres questions épineuses au cours des mois ou des années à venir, a précisé M. Bertolotti. Fin

 
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L'aide du G20 à l'Afghanistan n'est que la première étape d'un long parcours (ANALYSE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-10-14 à 05:29

ROME, 13 octobre (Xinhua) -- La prise de pouvoir des talibans en Afghanistan à la suite du retrait des troupes américaines à la mi-août a déclenché une série de problèmes dans ce pays de près de 40 millions d'habitants; mais pour les pays du Groupe des 20 (G20), la première des priorités est cependant de gérer la crise humanitaire qui s'y prépare.

Il existe de nombreuses inquiétudes concernant les violations des droits humains - en particulier des femmes et des filles - mais aussi la propagation du coronavirus, l'exode des Afghans vers d'autres pays, le risque de voir l'Afghanistan redevenir un refuge du terrorisme international, ou encore la question de la reconnaissance des talibans comme autorité légitime.

Mardi, à l'issue d'une réunion extraordinaire des dirigeants du G20, le Premier ministre italien Mario Draghi a déclaré que le G20 avait une "énorme responsabilité" vis-à-vis de la stabilité de ce pays.

Selon Claudio Bertolotti, chercheur à l'Institut d'études politiques internationales (ISPI) et cofondateur de l'Observatoire de la radicalisation et de la lutte contre le terrorisme, l'accent mis par le G20 sur les défis humanitaires en Afghanistan est un premier pas important vers la gestion des défis auxquels le pays est confronté.

"Si la première étape des discussions du G20 avait visé à trouver un consensus sur la reconnaissance des talibans, ou avait insisté sur la question des droits de l'homme, cela aurait été trop conflictuel, et les pourparlers auraient pu s'effondrer. La 'catastrophe humanitaire grandissante' évoquée par M. Draghi était par contre quelque chose sur quoi tout le monde pouvait s'entendre", a déclaré M. Bertolotti à Xinhua.

Faire face à la crise humanitaire en Afghanistan exige une série de mesures concrètes de la part des Etats membres du G20. Mardi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a par exemple annoncé que l'Union européenne (UE) débloquerait 1 milliard d'euros (1,15 milliard de dollars américains) d'aide humanitaire dans le pays.

Soutenir le système bancaire fragile de l'Afghanistan et garder l'aéroport de Kaboul opérationnel font également partie des priorités actuelles, car ce sont des éléments essentiels à l'acheminement de l'aide humanitaire, a indiqué M. Draghi, ajoutant qu'il était aussi important de poursuivre la lutte contre la propagation du coronavirus dans le pays.

Une grande partie de l'aide fournie à l'Afghanistan sera acheminée par l'intermédiaire des Nations Unies (ONU), mais la presse a rapporté que certains pays continueraient également à lui fournir une aide directe, même si la plupart des Etats n'ont pas encore reconnu le gouvernement taliban. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) joueront également un rôle clé à cet égard, a déclaré M. Draghi.

Se concentrer aujourd'hui sur les questions humanitaires n'empêchera pas pour autant le G20 et d'autres groupes multilatéraux de se pencher sur les autres questions épineuses au cours des mois ou des années à venir, a précisé M. Bertolotti. Fin

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