Le bison européen est vital pour la biodiversité de toute l'Europe, selon une experte polonaise (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-10-13 à 08:57

VARSOVIE, 12 octobre (Xinhua) -- Le bison européen est vital pour la biodiversité de toute l'Europe, a déclaré à Xinhua une experte à l'occasion de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) qui s'est ouverte lundi à Kunming, en Chine.

Wanda Olech-Piasecka, professeur de génétique et de protection animale à l'université des sciences de la vie de Varsovie et présidente de la Fondation européenne des amoureux du bison, a indiqué que la préservation de l'animal en Europe est un moyen d'atteindre les objectifs de la COP15 plutôt qu'un but en soi.

Les dirigeants mondiaux sont réunis à la COP15 pour finaliser les négociations d'un cadre mondial pour la biodiversité post-2020, qui vise à stopper et à inverser la perte des plantes, des animaux et des écosystèmes de la planète.

"Le bison européen, ou zubr comme on l'appelle en polonais, est crucial", a affirmé Mme Olech-Piasecka. "C'est l'une des rares mégafaunes (grands animaux d'une région) qui subsistent en Europe et qui paissent sur de grandes surfaces, dévorant les espèces végétales envahissantes avant qu'elles ne puissent en supprimer d'autres, plus délicates".

Pour ces raisons, le bison d'Europe est réintroduit dans l'ensemble du continent, y compris dans des pays où il n'était pas apparu à l'origine. "Nous avons transporté un troupeau en Espagne, par exemple, où il prospère et fait exactement ce que nous espérions qu'il fasse : gérer la vie végétale là-bas", a-t-elle poursuivi.

La population européenne de bisons est en augmentation, notamment en Pologne, où ils vivent pour la plupart à l'état sauvage. Elwira Plis-Kuprianowicz, spécialiste de la conservation des animaux au parc national polonais de Bialowieza, a confié à Xinhua que l'espèce avait été déclassée de "en danger" à "vulnérable" en 2020.

"Nous en avons actuellement plus de 2.300 bisons en Pologne, dont 715 dans notre parc, où les animaux ont leur habitat naturel", a-t-elle confirmé. Les services du parc surveillent constamment leur emplacement et s'assurent que les animaux ont suffisamment de nourriture pour survivre.

"Nous fournissons les circonstances de base pour que le bison d'Europe puisse y survivre", a témoigné cette spécialiste, ajoutant que le parc protège également les animaux contre les conflits avec les humains.

Mais si le bison d'Europe n'est plus en danger, il n'en reste pas moins une espèce qui doit être gérée de près, selon Mmes Olech-Piasecka et Plis-Kuprianowicz.

"Les troupeaux ne peuvent pas devenir trop grands car cela augmenterait le risque de maladies infectieuses". Les maladies restent le principal danger pour le bison européen. L'espèce a frôlé l'extinction dans les années 1950 après une épidémie de tuberculose bovine, a rappelé Mme Plis-Kuprianowicz.

"Mais les troupeaux ne peuvent pas non plus être trop petits, car cela limiterait le stock génétique au sein d'un groupe", a expliqué Mme Olech-Piasecka. "C'est aussi pour cette raison que les groupes doivent avoir de l'espace pour migrer et rencontrer d'autres troupeaux afin de conserver une variation génétique suffisante". Fin

 
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Le bison européen est vital pour la biodiversité de toute l'Europe, selon une experte polonaise (INTERVIEW)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-10-13 à 08:57

VARSOVIE, 12 octobre (Xinhua) -- Le bison européen est vital pour la biodiversité de toute l'Europe, a déclaré à Xinhua une experte à l'occasion de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) qui s'est ouverte lundi à Kunming, en Chine.

Wanda Olech-Piasecka, professeur de génétique et de protection animale à l'université des sciences de la vie de Varsovie et présidente de la Fondation européenne des amoureux du bison, a indiqué que la préservation de l'animal en Europe est un moyen d'atteindre les objectifs de la COP15 plutôt qu'un but en soi.

Les dirigeants mondiaux sont réunis à la COP15 pour finaliser les négociations d'un cadre mondial pour la biodiversité post-2020, qui vise à stopper et à inverser la perte des plantes, des animaux et des écosystèmes de la planète.

"Le bison européen, ou zubr comme on l'appelle en polonais, est crucial", a affirmé Mme Olech-Piasecka. "C'est l'une des rares mégafaunes (grands animaux d'une région) qui subsistent en Europe et qui paissent sur de grandes surfaces, dévorant les espèces végétales envahissantes avant qu'elles ne puissent en supprimer d'autres, plus délicates".

Pour ces raisons, le bison d'Europe est réintroduit dans l'ensemble du continent, y compris dans des pays où il n'était pas apparu à l'origine. "Nous avons transporté un troupeau en Espagne, par exemple, où il prospère et fait exactement ce que nous espérions qu'il fasse : gérer la vie végétale là-bas", a-t-elle poursuivi.

La population européenne de bisons est en augmentation, notamment en Pologne, où ils vivent pour la plupart à l'état sauvage. Elwira Plis-Kuprianowicz, spécialiste de la conservation des animaux au parc national polonais de Bialowieza, a confié à Xinhua que l'espèce avait été déclassée de "en danger" à "vulnérable" en 2020.

"Nous en avons actuellement plus de 2.300 bisons en Pologne, dont 715 dans notre parc, où les animaux ont leur habitat naturel", a-t-elle confirmé. Les services du parc surveillent constamment leur emplacement et s'assurent que les animaux ont suffisamment de nourriture pour survivre.

"Nous fournissons les circonstances de base pour que le bison d'Europe puisse y survivre", a témoigné cette spécialiste, ajoutant que le parc protège également les animaux contre les conflits avec les humains.

Mais si le bison d'Europe n'est plus en danger, il n'en reste pas moins une espèce qui doit être gérée de près, selon Mmes Olech-Piasecka et Plis-Kuprianowicz.

"Les troupeaux ne peuvent pas devenir trop grands car cela augmenterait le risque de maladies infectieuses". Les maladies restent le principal danger pour le bison européen. L'espèce a frôlé l'extinction dans les années 1950 après une épidémie de tuberculose bovine, a rappelé Mme Plis-Kuprianowicz.

"Mais les troupeaux ne peuvent pas non plus être trop petits, car cela limiterait le stock génétique au sein d'un groupe", a expliqué Mme Olech-Piasecka. "C'est aussi pour cette raison que les groupes doivent avoir de l'espace pour migrer et rencontrer d'autres troupeaux afin de conserver une variation génétique suffisante". Fin

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