Le scandale des écoutes dévoilé par un géant français de la carte à puce, un autre piège américain mis au grand jour (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-09-23 à 19:16

BEIJING, 23 septembre (Xinhua) -- "Je ne veux plus me taire !", s'est exclamé Frédéric Pierucci, ancien haut responsable du groupe industriel français Alstom, dans son livre Le piège américain. Cet ouvrage publié en 2019 a soulevé un tollé dans le monde en dénonçant, preuves à l'appui, les méfaits des Américains sous couvert d'outils judiciaires.

Aujourd'hui, un autre entrepreneur français a lui aussi fait le choix de briser le silence. Marc Lassus, co-fondateur du géant français Gemplus, ancien leader mondial de la carte à puce, a révélé la sombre histoire des services de sécurité américains qui l'avaient persécuté avant de prendre le contrôle par la force de sa société dans le but d'utiliser sa technologie pour leurs activités de mise sur écoute. Son livre publié en France, ainsi qu'en Chine, s'intitule La Puce et le Morpion : les dessous du raid de la CIA sur la première Licorne française.

Une nouvelle fois, le vrai visage d'un pays méprisant les normes internationales a été exposé à l'opinion publique. Pour consolider leur hégémonie et parvenir à leurs abjectes fins politiques, les Etats-Unis démantèlent sans cesse des entreprises de haute technologie dans d'autres pays et écrasent un par un ceux qu'ils estiment être des obstacles.

S'emparer du "droit absolu de parole" au conseil d'administration

Tout comme Alstom, Gemplus était également un titan de l'industrie. Cette société a été fondée en 1988 par M. Lassus. Son activité principale était la recherche, le développement et la promotion de cartes à puce. Elle possédait à l'époque un certain nombre d'usines de production et de centres de recherche et de développement dans 37 pays et régions du monde. Fin 2000, Gemplus était devenu le leader mondial de la carte à puce, représentant plus de 40% du marché mondial.

Mais ce à quoi M. Lassus ne s'attendait pas, c'est que les services de sécurité américains avaient secrètement ciblé Gemplus et que la CIA (Agence centrale du renseignement) avait déjà envoyé un groupe d'investissement à son service pour s'emparer sournoisement du "droit absolu de parole" au conseil d'administration de Gemplus.

"Et c'est quand j'ai lancé ma société que j'ai commencé à avoir des problèmes avec les Américains. Ils ont signé un gros chèque, mettant 550 millions d'euros pour prendre 26% des actions de la société. Mais ce que je ne savais pas, c'est que les premiers actionnaires de l'époque, qui étaient pour moi des alliés puisqu'ils étaient montés au capital - ils avaient 20%, moi j'avais 19% et on travaillait presque la main dans la main - tout d'un coup, qu'est-ce qu'on voit, c'est qu'ils sont mis complètement au service des Américains, de la CIA", a-t-il confié à Xinhua lors d'un entretien vidéo.

Dans le même temps, le groupe d'investissement a également lancé une société de consultation, qui travaillait depuis longtemps en étroite collaboration avec la CIA et la NSA (Agence de sécurité nationale), pour former des représentants d'investisseurs américains au sein de l'entreprise française et "fournir plusieurs conseils stratégiques à la direction de Gemplus".

M. Lassus a finalement été contraint de démissionner et "Alex Mandel, un Américain qui a été membre du conseil d'administration de l'agence de capital-risque de la CIA IN-Q-TEL, est devenu PDG de Gemplus" à sa place, a-t-il expliqué.

Après la parution de son livre, les voix condamnant les Etats-Unis ont explosé sur les réseaux sociaux.

Selon l'internaute Fofifonfec, face à la voracité des requins d'un pays sans état d'âme (les Etats-Unis), une certaine naïveté peut conduire à la ruine précédée de la spoliation de tous ses biens, qu'ils soient personnels ou industriels.

"Les USA ne sont en fait que des coucous qui pillent et s'approprient les technologies qui les intéressent, sans aucune vergogne", a commenté l'internaute Cliona.

Dérober la clé de la porte des renseignements

En 2013, M. Pierucci avait été arrêté et inculpé aux Etats-Unis puis jeté en prison. Alstom s'était vu infliger de lourdes amendes par le département américain de la Justice et son activité principale avait été vendue à son principal concurrent américain, General Electric. S'appuyant sur une juridiction au bras long et d'autres moyens, les Etats-Unis ont acquis une partie du contrôle de la plupart des centrales nucléaires françaises dans cette "guerre économique clandestine", affaiblissant considérablement leurs concurrents étrangers et consolidant leur position de marché.

Dans le cas de Gemplus, ils n'ont pas seulement usurpé sa position de leader dans l'industrie mais se sont également emparés des avantages technologiques de cette licorne de haute technologie, dans le but de collecter des informations et de surveiller le monde afin d'atteindre leurs objectifs stratégiques et de maintenir leur super-hégémonie.

Selon M. Lassus, les espions devaient autrefois se trouver dans les pays étrangers. "Depuis l'affaire Gemplus, les espions n'ont plus besoin d'aller sur le terrain. La plupart du temps, ils peuvent rester uniquement derrière leur PC. Ils utilisent les logiciels qu'il faut. Ils ont les systèmes d'entrée et en ce qui concerne les télécommunications, c'était la carte SIM", a-t-il noté.

Il a fait remarquer qu'ils avaient toutes les données de tous les clients de la société qu'il dirigeait, soit des milliards de personnes, "parce que les opérateurs télécom et les banques, par exemple, ne savaient pas gérer les cartes SIM".

Tirer les ficelles dans l'ombre

"Moi et ma société, on a subi l'agression de la CIA. Nous, c'est arrivé en l'an 2000", a dénoncé M. Lassus au cours de son entretien avec Xinhua.

Ainsi qu'il le dit lui-même, l'affaire Gemplus n'est qu'une scène historique dans laquelle les Etats-Unis ont utilisé leur puissance nationale pour dérober des informations par tous les moyens. Pendant des décennies, que ce soit pour les gens ordinaires, leurs concurrents ou leurs alliés, les Etats-Unis se sont livrés dans l'ombre à des actes d'écoute téléphonique grâce à leur supériorité technologique, à l'instar d'un accro au voyeurisme.

En fait, ils sont devenus la plus grande source de cyberattaques au monde et leur armée de hackers tirent les ficelles tels que des marionnettistes.

En 2013, Edward Snowden, un ancien employé de la CIA et de la NSA, avait révélé aux médias l'existence de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques visant des dignitaires de plusieurs pays, tels que la chancelière allemande Angela Merkel. Un an après, le site WikiLeaks avait dénoncé le fait que les Etats-Unis avaient surveillé plusieurs présidents français, dont Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. En mai 2021, les médias danois ont à leur tour révélé que la NSA surveille les dirigeants des autres pays européens, en coopération avec l'Agence danoise du renseignement de défense.

L'engagement des Etats-Unis envers leurs alliés éclate dans l'air comme des bulles de savon, quand la vérité a été mise en lumière.

"Il est temps de dire la vérité", a lancé M. Lassus après avoir subi d'innombrables répressions et menaces de la part les Etats-Unis. "Il faut faire prendre conscience aux pays européens que les Etats-Unis ne sont pas de vrais amis, parfois même des ennemis", a-t-il ajouté. Fin

 
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Le scandale des écoutes dévoilé par un géant français de la carte à puce, un autre piège américain mis au grand jour (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-09-23 à 19:16

BEIJING, 23 septembre (Xinhua) -- "Je ne veux plus me taire !", s'est exclamé Frédéric Pierucci, ancien haut responsable du groupe industriel français Alstom, dans son livre Le piège américain. Cet ouvrage publié en 2019 a soulevé un tollé dans le monde en dénonçant, preuves à l'appui, les méfaits des Américains sous couvert d'outils judiciaires.

Aujourd'hui, un autre entrepreneur français a lui aussi fait le choix de briser le silence. Marc Lassus, co-fondateur du géant français Gemplus, ancien leader mondial de la carte à puce, a révélé la sombre histoire des services de sécurité américains qui l'avaient persécuté avant de prendre le contrôle par la force de sa société dans le but d'utiliser sa technologie pour leurs activités de mise sur écoute. Son livre publié en France, ainsi qu'en Chine, s'intitule La Puce et le Morpion : les dessous du raid de la CIA sur la première Licorne française.

Une nouvelle fois, le vrai visage d'un pays méprisant les normes internationales a été exposé à l'opinion publique. Pour consolider leur hégémonie et parvenir à leurs abjectes fins politiques, les Etats-Unis démantèlent sans cesse des entreprises de haute technologie dans d'autres pays et écrasent un par un ceux qu'ils estiment être des obstacles.

S'emparer du "droit absolu de parole" au conseil d'administration

Tout comme Alstom, Gemplus était également un titan de l'industrie. Cette société a été fondée en 1988 par M. Lassus. Son activité principale était la recherche, le développement et la promotion de cartes à puce. Elle possédait à l'époque un certain nombre d'usines de production et de centres de recherche et de développement dans 37 pays et régions du monde. Fin 2000, Gemplus était devenu le leader mondial de la carte à puce, représentant plus de 40% du marché mondial.

Mais ce à quoi M. Lassus ne s'attendait pas, c'est que les services de sécurité américains avaient secrètement ciblé Gemplus et que la CIA (Agence centrale du renseignement) avait déjà envoyé un groupe d'investissement à son service pour s'emparer sournoisement du "droit absolu de parole" au conseil d'administration de Gemplus.

"Et c'est quand j'ai lancé ma société que j'ai commencé à avoir des problèmes avec les Américains. Ils ont signé un gros chèque, mettant 550 millions d'euros pour prendre 26% des actions de la société. Mais ce que je ne savais pas, c'est que les premiers actionnaires de l'époque, qui étaient pour moi des alliés puisqu'ils étaient montés au capital - ils avaient 20%, moi j'avais 19% et on travaillait presque la main dans la main - tout d'un coup, qu'est-ce qu'on voit, c'est qu'ils sont mis complètement au service des Américains, de la CIA", a-t-il confié à Xinhua lors d'un entretien vidéo.

Dans le même temps, le groupe d'investissement a également lancé une société de consultation, qui travaillait depuis longtemps en étroite collaboration avec la CIA et la NSA (Agence de sécurité nationale), pour former des représentants d'investisseurs américains au sein de l'entreprise française et "fournir plusieurs conseils stratégiques à la direction de Gemplus".

M. Lassus a finalement été contraint de démissionner et "Alex Mandel, un Américain qui a été membre du conseil d'administration de l'agence de capital-risque de la CIA IN-Q-TEL, est devenu PDG de Gemplus" à sa place, a-t-il expliqué.

Après la parution de son livre, les voix condamnant les Etats-Unis ont explosé sur les réseaux sociaux.

Selon l'internaute Fofifonfec, face à la voracité des requins d'un pays sans état d'âme (les Etats-Unis), une certaine naïveté peut conduire à la ruine précédée de la spoliation de tous ses biens, qu'ils soient personnels ou industriels.

"Les USA ne sont en fait que des coucous qui pillent et s'approprient les technologies qui les intéressent, sans aucune vergogne", a commenté l'internaute Cliona.

Dérober la clé de la porte des renseignements

En 2013, M. Pierucci avait été arrêté et inculpé aux Etats-Unis puis jeté en prison. Alstom s'était vu infliger de lourdes amendes par le département américain de la Justice et son activité principale avait été vendue à son principal concurrent américain, General Electric. S'appuyant sur une juridiction au bras long et d'autres moyens, les Etats-Unis ont acquis une partie du contrôle de la plupart des centrales nucléaires françaises dans cette "guerre économique clandestine", affaiblissant considérablement leurs concurrents étrangers et consolidant leur position de marché.

Dans le cas de Gemplus, ils n'ont pas seulement usurpé sa position de leader dans l'industrie mais se sont également emparés des avantages technologiques de cette licorne de haute technologie, dans le but de collecter des informations et de surveiller le monde afin d'atteindre leurs objectifs stratégiques et de maintenir leur super-hégémonie.

Selon M. Lassus, les espions devaient autrefois se trouver dans les pays étrangers. "Depuis l'affaire Gemplus, les espions n'ont plus besoin d'aller sur le terrain. La plupart du temps, ils peuvent rester uniquement derrière leur PC. Ils utilisent les logiciels qu'il faut. Ils ont les systèmes d'entrée et en ce qui concerne les télécommunications, c'était la carte SIM", a-t-il noté.

Il a fait remarquer qu'ils avaient toutes les données de tous les clients de la société qu'il dirigeait, soit des milliards de personnes, "parce que les opérateurs télécom et les banques, par exemple, ne savaient pas gérer les cartes SIM".

Tirer les ficelles dans l'ombre

"Moi et ma société, on a subi l'agression de la CIA. Nous, c'est arrivé en l'an 2000", a dénoncé M. Lassus au cours de son entretien avec Xinhua.

Ainsi qu'il le dit lui-même, l'affaire Gemplus n'est qu'une scène historique dans laquelle les Etats-Unis ont utilisé leur puissance nationale pour dérober des informations par tous les moyens. Pendant des décennies, que ce soit pour les gens ordinaires, leurs concurrents ou leurs alliés, les Etats-Unis se sont livrés dans l'ombre à des actes d'écoute téléphonique grâce à leur supériorité technologique, à l'instar d'un accro au voyeurisme.

En fait, ils sont devenus la plus grande source de cyberattaques au monde et leur armée de hackers tirent les ficelles tels que des marionnettistes.

En 2013, Edward Snowden, un ancien employé de la CIA et de la NSA, avait révélé aux médias l'existence de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques visant des dignitaires de plusieurs pays, tels que la chancelière allemande Angela Merkel. Un an après, le site WikiLeaks avait dénoncé le fait que les Etats-Unis avaient surveillé plusieurs présidents français, dont Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. En mai 2021, les médias danois ont à leur tour révélé que la NSA surveille les dirigeants des autres pays européens, en coopération avec l'Agence danoise du renseignement de défense.

L'engagement des Etats-Unis envers leurs alliés éclate dans l'air comme des bulles de savon, quand la vérité a été mise en lumière.

"Il est temps de dire la vérité", a lancé M. Lassus après avoir subi d'innombrables répressions et menaces de la part les Etats-Unis. "Il faut faire prendre conscience aux pays européens que les Etats-Unis ne sont pas de vrais amis, parfois même des ennemis", a-t-il ajouté. Fin

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