Contrat de sous-marins : la crise diplomatique entre la France, les Etats-Unies et l'Australie prend une dimension européenne (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-09-23 à 04:33

PARIS, 22 septembre (Xinhua) -- La crise diplomatique entre la France, l'Australie et les Etats-Unis, provoquée par l'annulation par Canberra du mégacontrat de sous-marins français au profit de Washington, s'étend désormais à l'Union européenne (UE) et relance le débat sur la nécessité de renforcer la capacité d'action et de défense européenne.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats membres de l'UE ont apporté leur soutien officiel à la France lors d'une réunion à New York, en marge de la 76e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies.

"Pendant la discussion, les ministres ont exprimé clairement leur solidarité à l'égard de la France", a déclaré à la presse le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell. Pour le chef de la diplomatie européenne, cette rupture de contrat "va à l'encontre des appels à une plus grande coopération avec l'UE".

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a jugé "inacceptable" le traitement infligé à la France dans ce dossier. "L'un de nos Etats membres a été traité d'une manière qui n'est pas acceptable (...) Nous voulons savoir ce qui s'est passé et pourquoi", a-t-elle dit dans une interview accordée à la chaîne d'information en continu américaine CNN.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dénoncé lundi le manque de "loyauté" et de "transparence" des alliés dans cette crise des sous-marins. "Les principes élémentaires entre alliés c'est la transparence et la confiance", a-t-il indiqué.

L'UE attend ainsi de Washington une "clarification". Dans l'attente de cette clarification, cette crise dite "des sous-marins" a relancé le débat sur la nécessité de renforcer la capacité d'action et de défense européenne.

Dans une interview à la presse, M. Michel a fait un lien entre ce renforcement "nécessaire" et les alliances. "Nous devons développer notre capacité à agir, (...) si nous sommes plus forts et plus robustes, alors nos alliances seront aussi plus fortes", a-t-il affirmé.

Sophie Wilmès, ministre belge des Affaires étrangères, a souligné la nécessité pour l'UE d'asseoir une "autonomie stratégique". Car, selon elle, cette crise des sous-marins est "une énième alerte" pour l'Europe qui doit désormais "mieux s'organiser pour agir et parler ensemble plus fortement d'une même voix".

Cette idée est également partagée depuis le début de la crise des sous-marins par plusieurs spécialistes et d'anciens diplomates européens. "Il faut créer un pôle européen, que ça plaise ou non aux Etats-Unis. Il faut aller dans cette direction", a indiqué sur TV5 Monde, Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères.

Patrick Martin-Genier, enseignant à SciencePo Paris et spécialiste des questions européennes, a indiqué dans une interview à Franceinfo que cette crise "doit nous interroger sur la possibilité pour l'Europe d'être plus indépendante sur un plan stratégique et d'être moins dépendante des Etats-Unis sur la politique internationale".

L'annulation par l'Australie d'un gigantesque contrat de sous-marins français d'un montant de 56 milliards d'euros, au profit d'un accord de sécurité avec les Etats-Unies et le Royaume-Uni, a déclenchée une crise diplomatique entre Paris, Washington et Canberra.

La France a qualifié ce revirement de "trahison, de mensonge et de duplicité" de la part de ses alliés historique et a rappelé vendredi dernier ses ambassadeurs en Australie et aux Etats-Unis pour consultation. Fin

 
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Contrat de sous-marins : la crise diplomatique entre la France, les Etats-Unies et l'Australie prend une dimension européenne (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com | Publié le 2021-09-23 à 04:33

PARIS, 22 septembre (Xinhua) -- La crise diplomatique entre la France, l'Australie et les Etats-Unis, provoquée par l'annulation par Canberra du mégacontrat de sous-marins français au profit de Washington, s'étend désormais à l'Union européenne (UE) et relance le débat sur la nécessité de renforcer la capacité d'action et de défense européenne.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats membres de l'UE ont apporté leur soutien officiel à la France lors d'une réunion à New York, en marge de la 76e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies.

"Pendant la discussion, les ministres ont exprimé clairement leur solidarité à l'égard de la France", a déclaré à la presse le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell. Pour le chef de la diplomatie européenne, cette rupture de contrat "va à l'encontre des appels à une plus grande coopération avec l'UE".

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a jugé "inacceptable" le traitement infligé à la France dans ce dossier. "L'un de nos Etats membres a été traité d'une manière qui n'est pas acceptable (...) Nous voulons savoir ce qui s'est passé et pourquoi", a-t-elle dit dans une interview accordée à la chaîne d'information en continu américaine CNN.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a dénoncé lundi le manque de "loyauté" et de "transparence" des alliés dans cette crise des sous-marins. "Les principes élémentaires entre alliés c'est la transparence et la confiance", a-t-il indiqué.

L'UE attend ainsi de Washington une "clarification". Dans l'attente de cette clarification, cette crise dite "des sous-marins" a relancé le débat sur la nécessité de renforcer la capacité d'action et de défense européenne.

Dans une interview à la presse, M. Michel a fait un lien entre ce renforcement "nécessaire" et les alliances. "Nous devons développer notre capacité à agir, (...) si nous sommes plus forts et plus robustes, alors nos alliances seront aussi plus fortes", a-t-il affirmé.

Sophie Wilmès, ministre belge des Affaires étrangères, a souligné la nécessité pour l'UE d'asseoir une "autonomie stratégique". Car, selon elle, cette crise des sous-marins est "une énième alerte" pour l'Europe qui doit désormais "mieux s'organiser pour agir et parler ensemble plus fortement d'une même voix".

Cette idée est également partagée depuis le début de la crise des sous-marins par plusieurs spécialistes et d'anciens diplomates européens. "Il faut créer un pôle européen, que ça plaise ou non aux Etats-Unis. Il faut aller dans cette direction", a indiqué sur TV5 Monde, Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères.

Patrick Martin-Genier, enseignant à SciencePo Paris et spécialiste des questions européennes, a indiqué dans une interview à Franceinfo que cette crise "doit nous interroger sur la possibilité pour l'Europe d'être plus indépendante sur un plan stratégique et d'être moins dépendante des Etats-Unis sur la politique internationale".

L'annulation par l'Australie d'un gigantesque contrat de sous-marins français d'un montant de 56 milliards d'euros, au profit d'un accord de sécurité avec les Etats-Unies et le Royaume-Uni, a déclenchée une crise diplomatique entre Paris, Washington et Canberra.

La France a qualifié ce revirement de "trahison, de mensonge et de duplicité" de la part de ses alliés historique et a rappelé vendredi dernier ses ambassadeurs en Australie et aux Etats-Unis pour consultation. Fin

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