BEIJING, 18 septembre (Xinhua) -- Le plus ancien allié des Etats-Unis, la France, a décidé de rappeler ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie après que Canberra eut annulé un contrat pour l'acquisition de sous-marins français pour se tourner à la place vers des sous-marins nucléaires américains.

Cette décision prise vis-à-vis de ces deux pays une première en son genre dans l'histoire de la France, a une nouvelle fois mis à nu des Etats-Unis cyniques et perfides.

L'indignation de Paris est palpable et parfaitement compréhensible. Il n'est jamais facile de recevoir un coup de poignard dans le dos de la part d'un allié dans les traités et de continuer à faire bonne figure. La trahison cette fois est encore plus difficile à avaler alors que Washington, sous la présidence de Joe Biden, a promis que "l'Amérique serait de retour" et restaurerait cette alliance après quatre ans de relations tendues.

Il semble que les Etats-Unis soient de retour pour profiter de leurs alliés d'une façon différente. Alors que Donald Trump, l'ancien président des Etats-Unis, a bousculé les alliés des Etats-Unis d'un seul coup, l'actuelle Maison Blanche semble vouloir les faire tomber un par un.

L'histoire regorge d'exemples dans lesquels les Etats-Unis ont repoussé leurs alliés lorsqu'ils l'ont jugé nécessaire.

En 1986, l'administration américaine est intervenue pour bloquer la vente d'un fabricant de puces informatiques de la Silicon Valley au conglomérat électronique japonais Fujitsu, sous prétexte de "la sécurité nationale", en vue de maintenir le rôle des Etats-Unis en tant que puissance mondiale en matière de haute technologie.

La répression de Washington à l'encontre de la société de transport française Alstom en 2014 a ensuite servi d'exemple étonnant de la façon dont les Etats-Unis ont réussi à abuser de leur juridiction au bras long afin de démanteler les multinationales de leurs alliés sous couvert de lutte contre la corruption.

Afin d'accroître leur contrôle sur leurs alliés par le biais d'accords commerciaux, les Etats-Unis ont forcé le Canada à renoncer à son droit souverain de signer des accords commerciaux avec d'autres pays de manière indépendante et à accepter les demandes déraisonnables des Etats-Unis d'inclure une "clause empoisonnée" dans les accords Etats-Unis-Mexique-Canada, qui ont ensuite été signés en 2018.

En outre, la menace répétée des Etats-Unis de punir les entreprises allemandes qui construisent le gazoduc Nord Stream 2, un projet que l'Allemagne et certains autres pays européens souhaitent tant pour l'énergie, a pleinement exposé la sinistre intention de la seule superpuissance mondiale : réaliser ses propres objectifs géopolitiques sans tenir compte des intérêts de ses alliés.

De plus, pendant la pandémie de COVID-19, les Etats-Unis ont même intercepté les fournitures médicales de leurs alliés et ont accumulé des vaccins et d'autres équipements de protection dont ces derniers ont un besoin urgent.

L'incident survenu dans l'accord sur les sous-marins a une fois de plus démontré que les Etats-Unis ont toujours placé leurs propres intérêts au-dessus des valeurs et des intérêts communs de leurs alliés. Ainsi, les alliés de l'Amérique ne sont rien de plus que les serviteurs de Washington, qui doivent s'occuper des Etats-Unis à leurs propres frais chaque fois que les maîtres de Washington le jugent bon.

Comme le soulignait le quotidien français Le Monde dans un éditorial, "les Etats-Unis passent avant tout, qu'il s'agisse de leur intérêt stratégique, économique, financier ou sanitaire. 'America first' reste la ligne directrice de la politique extérieure de la Maison Blanche".

Avec le dernier accord sur les sous-marins s'ajoutant à l'historique de perfidie et d'égoïsme de l'Amérique, le moment est venu pour ces alliés de se demander s'ils doivent maintenir une loyauté aveugle envers les Etats-Unis et souffrir de leurs politiques égoïstes.

La blessure infligée dans le dos de Paris saigne encore. Celle-ci pourrait représenter une chance pour les autres alliés des Etats-Unis d'envisager sérieusement l'idée d'une autonomie stratégique pour eux-mêmes. Fin