WASHINGTON, 27 août (Xinhua) -- L'enquête sur les origines du nouveau coronavirus devrait être menée uniquement par les scientifiques et toute politisation de cette question est profondément regrettable et nuit à la coopération mondiale dans la lutte contre la pandémie, a déclaré un universitaire américain de renom.

"L'enquête sur les origines... devrait être laissée aux scientifiques, et il faudra du temps pour arriver à une conclusion à ce sujet", a déclaré Sourabh Gupta, chercheur principal à l'Institut d'études Chine-Amérique, lors d'un entretien accordé à Xinhua.

"Mais il sera difficile de passer au crible un grand nombre de preuves si cela n'est pas fait dès les premières étapes. Il ne faut donc pas qu'il y ait d'interruption et que cette sorte de ratissage politique des problèmes bloque les scientifiques", a déclaré M. Gupta à propos de l'enquête de la communauté du renseignement américain sur les origines du virus.

La communauté du renseignement américain est parvenue à une évaluation non concluante des origines du virus à l'issue d'une enquête de 90 jours ordonnée par le président Joe Biden, selon un résumé non classifié de l'enquête publié vendredi.

Le rapport qui "tend à donner une équivalence à toutes les différentes théories" est "à mon avis très injuste" et restera dans les mémoires comme "quelque chose de négatif", a-t-il déclaré.

En agissant ainsi, les Etats-Unis "tentent de maintenir les deux grands récits", qu'ils ont proposés, selon lesquels la Chine n'était pas transparente sur les origines du virus et n'avait pas été assez rapide pour traiter et informer la communauté mondiale sur le virus, a déclaré M. Gupta.

"L'objectif est de ternir la Chine sur la COVID-19 d'une façon ou d'une autre. Et c'est ainsi que cela s'est passé dans les médias américains où les dirigeants politiques américains ont donné de l'oxygène à cet argument, et compte tenu de la puissance des médias occidentaux, cela planera au-dessus de nous", a-t-il déclaré.

"Malheureusement, il y a eu beaucoup de politiques" en ce qui concerne la lutte contre la COVID-19, depuis les origines du virus jusqu'aux masques et à la vaccination, a noté l'expert.

"Maintenant, ce que nous constatons en fait, c'est un manque de volonté politique de s'unir pour faire face à la COVID-19. Et la question des origines a nui à l'espace politique permettant de coopérer au niveau multilatéral et d'approfondir la coopération multilatérale en matière de santé publique mondiale", a déploré M. Gupta.

"Nous aurions dû penser à un chemin à grande échelle et à un changement de marque dans la façon dont la santé publique mondiale est traitée au niveau multilatéral. Il n'y a tout simplement pas eu cette base politique et cet élan politique pour le faire, car une grande partie du temps a été consacrée à des querelles sur les origines sous un angle très politisé", a-t-il ajouté.

"Je pense qu'à long terme, cela nous nuira, en tant que communauté mondiale, de ne pas être en mesure de créer cette infrastructure institutionnelle pour faire face à ce type de pandémies à l'avenir", a-t-il ajouté.

"Il y en aura beaucoup d'autres, et nous connaissons l'ampleur des dégâts qu'elles ont causés, non seulement en termes de vies humaines, mais aussi en termes de bouleversements économiques... C'est pourquoi toute politisation de cette question est profondément regrettable", a déclaré M. Gupta.

"Je pense que l'enquête sur les origines, qui prendra du temps, doit pouvoir se dérouler par ses propres moyens", a-t-il déclaré, ajoutant que cette tâche "avait été traitée par des scientifiques et devrait être traitée uniquement par des scientifiques".

M. Gupta a par ailleurs déclaré que ce que la Chine avait fait en réponse à la pandémie de COVID-19 était "incroyablement louable".

La réponse de la Chine "a préservé des vies humaines. Et je pense qu'à long terme, elle servira d'étude de cas sur la manière de gérer les virus", a-t-il déclaré.

"Je pense que l'Asie de l'Est au sens large, et la Chine en particulier, ont fait un excellent travail. Et c'est vraiment le modèle de la façon dont les pandémies doivent être traitées à l'avenir", a-t-il ajouté. Fin